Cet amendement vise à allouer les sommes nécessaires à la protection et à l’hébergement des publics vulnérables, en particulier les victimes de violences conjugales et familiales.
La longue litanie du décompte des féminicides ne cesse pas. Dimanche, nous en étions à 57 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année. L’horreur que suscite chacun de ces crimes ne cesse de nous émouvoir, mais ce n’est pas suffisant ! S’agissant des violences faites aux femmes, il est grand temps de sortir de l’émotion pour passer aux actes.
Le Grenelle des violences conjugales a permis certaines évolutions, notamment le changement de doctrine des forces de l’ordre concernant l’accueil des victimes. Néanmoins, les moyens financiers et matériels restent insuffisants.
Malgré les annonces gouvernementales, nous constatons chaque jour sur le terrain que les solutions d’hébergement d’urgence sont trop peu nombreuses par rapport aux besoins.
Le Grenelle devait s’accompagner de la création de 1 000 places d’hébergement d’urgence. Dans la Drôme, je peine à voir ces places ! Leur inégale répartition sur le territoire constitue un véritable problème pour la ruralité. Dans nos territoires, la mobilité est en effet le premier obstacle auquel se heurtent les femmes qui ont besoin d’être mises en sécurité. Si les lieux d’accueil sont trop loin ou si ceux qui sont accessibles sont déjà pleins, car trop peu nombreux, quelle solution reste-t-il à ces femmes ?
Face à ce constat, nous n’avons pas le droit de rester les bras croisés. C’est pourquoi je vous propose de débloquer les sommes nécessaires pour construire un nombre suffisant de centres d’hébergement d’urgence, ce qui permettra de mettre rapidement à l’abri, chaque fois que cela est nécessaire, toutes les victimes de violences conjugales et intrafamiliales sur l’ensemble du territoire.
Je précise que nous étions obligés de gager notre amendement, et que nous n’avions naturellement aucune envie de sacrifier une ligne budgétaire. Aussi, si le Gouvernement accepte de lever le gage, il est le bienvenu !