Comme s’en est fait l’écho un récent article du Huffington Post, le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes a déclaré à propos des moyens dédiés au numéro d’urgence 3919 : « Si ce n’est pas suffisant, on se donnera les moyens supplémentaires. »
Pourtant, en pratique, le constat est clair : les fonds alloués ne sont pas suffisants. Selon le rapport annuel de performance du programme 137, « Égalité entre les femmes et les hommes », en 2020, le 3919 a reçu 164 954 appels, dont seulement 99 538 ont pu être pris en charge, soit 60 %. Ce sont donc 40 % des appels qui n’ont pu être traités.
L’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail a été débordée d’appels après le #MeToo et a dû fermer son standard jusqu’à ce qu’on l’aide à rouvrir, notamment grâce à une collecte au sein de la Fondation des femmes. Le numéro vert contre le viol est débordé, le 3919 aussi.
On peut lire dans la presse que le budget consacré au 3919 atteindra 3, 3 millions d’euros en 2022, dont 2, 6 millions d’euros provenant de l’État. Pourquoi attendre 2022 ? Si cet attentisme peut convenir à certains, pour bien des femmes, il sera trop tard !
Cet amendement, inspiré par nos collègues députés du groupe socialiste et apparentés de l’Assemblée nationale, aurait dû faire consensus, mais il n’en fut rien.
Aussi, nous voulons mettre le débat sur la table en des termes plus directs : la vie d’une femme ne peut être jouée à la roulette russe. À combien estime-t-on le prix de la vie d’une femme ? Il convient de répondre clairement à cette question et de tout mettre en œuvre pour s’assurer d’une efficacité optimale des outils existants.