Monsieur le rapporteur général, en réalité, votre argument principal ne vise pas le montant exorbitant des dispositifs proposés. Vous agitez les milliards d’euros qu’il est nécessaire de débloquer pour automatiser et élargir le RSA aux jeunes, mais je pense que c’est la nature même des dépenses que vous contestez.
Je vous rappelle que vous avez refusé 50 millions d’euros aux acteurs de la solidarité qui disent ne pas pouvoir finir l’année, notamment pour répondre aux besoins alimentaires des plus pauvres.
Vous avez refusé 30 millions d’euros pour la santé mentale, sur laquelle tous les professionnels et pas seulement l’hôpital public – je pense en cet instant à quatre organisations professionnelles – vous alertent : alors même qu’ils pouvaient déjà difficilement répondre à ce problème après des décennies d’abandon en France, ils ne pourront pas répondre à ce que certains ont appelé la « quatrième vague », c’est-à-dire la vague due à la santé mentale dégradée à cause de la crise.
Vous avez aussi refusé 50 millions d’euros aux associations dites caritatives. En les ajoutant aux 30 millions d’euros précédents, cela fait 80 millions d’euros.
On est loin des milliards d’euros que vous brandissez : ce n’est pas la peine de chercher à faire peur ! Je le répète, c’est la nature de la dépense qui pose problème plus que son montant. Je pourrais aussi évoquer les milliards d’euros qui sont accordés par ailleurs, et sans aucune difficulté. En fait, vous ne voulez pas accorder de crédits supplémentaires pour soutenir certaines causes.