Le groupe Union Centriste votera pour ce projet de loi de finances rectificative, à l’exception de Vincent Delahaye, qui m’a chargée d’expliquer son opposition au texte.
Il reproche tout d’abord à ce budget son insincérité, liée non seulement aux reports, à 2021, de près de 30 milliards d’euros de crédits non consommés en 2020, mais également à la surévaluation des pertes de recettes fiscales, tout particulièrement en matière de TVA. On estime que les recettes de TVA diminueront de 25 % en 2021, par rapport à 2019, alors que le PIB de 2021 ne sera inférieur que de 3 % à celui de 2019. Notre collègue soupçonne le Gouvernement de retenir à dessein des prévisions excessivement prudentes, de façon à pouvoir s’enorgueillir a posteriori d’une gestion de crise réussie.
Le second motif de son opposition réside dans le déficit colossal du budget de l’État. Quand bien même ce déficit serait, après coup, moins élevé que les 228 milliards d’euros annoncés, le président Delahaye ne peut cautionner la stratégie du « quoi qu’il en coûte », ruineuse et destructive à l’égard des générations futures et qui va malheureusement bien au-delà des mesures indispensables de soutien et de relance. On met en avant la crise et la nécessité de relancer l’économie pour laisser filer la dépense publique. Or, si celle-ci favorisait la croissance, comme on le prétend, nous connaîtrions une croissance à deux chiffres et serions les champions du monde du plein-emploi…
Ainsi, il souhaite voter contre ce projet de loi de finances rectificative, en cohérence avec son opposition ouverte à la loi de finances initiale.