C’est vrai, il n’y a pas beaucoup de différence entre les deux versions du texte.
Le plus souvent – cela permet d’ailleurs de gagner du temps –, quand le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires fait des propositions, M. le rapporteur général nous répond sur le fond, puis le ministre se contente d’un laconique « Même avis ». Il y a donc une cohérence…
Cela étant dit, notre groupe a un problème assez profond. Sans doute, nous pourrions nous dire que la loi de finances initiale a été adoptée, qu’il ne s’agit là que de rectifications, que l’on ne refera pas le match du projet de loi de finances initiale et qu’il s’agit, en outre, de recharger un certain nombre de dispositifs que nous approuvons. Mais il s’est quand même passé quelque chose dans ce pays, depuis l’adoption de la loi de finances initiale, c’est l’affaire du siècle : ce matin même, le Conseil d’État a affirmé que des investissements lourds devaient être engagés pour que la France respecte ses objectifs de baisse d’émissions de gaz à effet de serre.
Or on ne voit pas venir le premier bout d’une solution. Nous en avons beaucoup parlé, voilà quelques jours encore, au moment de l’examen et du vote du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.
Impossible de « rallonger » les aides aux associations de solidarité qui œuvrent sur le terrain ; impossible de faire entendre la réalité de la crise sociale… Et bien il nous est impossible aussi de vous entendre répéter, à longueur de journée, que les déficits s’accentuent, qu’il faut être extrêmement vigilant à l’égard de la dette, tout en continuant cette logique de diminution des recettes fiscales !
Nous ne pouvons laisser passer cela sans exprimer notre opposition à ce projet de loi de finances rectificative, dont nous contestons la logique profonde.
Par conséquent, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires votera, dans son intégralité, en défaveur de ce texte.