Intervention de Annick Billon

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 9 juin 2021 : 1ère réunion
Échange avec le centre pour les droits des femmes polonais et des sénatrices polonaises sur la situation des droits des femmes en pologne et la législation en matière de violences intrafamiliales

Photo de Annick BillonAnnick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat français :

Mesdames et Messieurs, chers collègues du Sénat polonais, chers collègues du Sénat français, je suis très honorée de m'exprimer aujourd'hui devant vous, en tant que présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat français, et d'introduire ce webinaire franco-polonais sur la question de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la protection des enfants dans les cas de violences domestiques.

Il s'agit, pour nos deux assemblées, d'une première, rendue possible grâce à une initiative de notre ambassade en Pologne. Celle-ci a souhaité organiser un échange sur ce sujet crucial pour nos deux pays et sur la traduction législative, dans nos droits respectifs, de l'article 31 de la Convention d'Istanbul du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Cet article vise spécifiquement la nécessaire protection des enfants dans les cas de violences conjugales.

Cette convention a été récemment fragilisée par l'annonce du retrait de la Turquie le 20 mars dernier. Le président de la commission des affaires étrangères du Sénat français, Christian Cambon, et moi-même, en tant que présidente de la délégation aux droits des femmes, l'avons fermement condamné. Dans ce contexte, il apparaît primordial de consolider, dans l'ensemble des pays signataires, la mise en oeuvre de cette convention, tant du point de vue du législateur que de celui des forces de l'ordre et des magistrats qui appliquent la loi.

Chers collègues et amis polonais, comme vous le savez sans doute, la lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée « grande cause du quinquennat » par le Président de la République Emmanuel Macron, lors de son arrivée au pouvoir. L'organisation d'un Grenelle de lutte contre les violences faites aux femmes a permis de faire travailler ensemble le Gouvernement et les principales associations de lutte contre les violences. Cet évènement avait débouché sur l'annonce de plusieurs mesures fortes le 25 novembre 2019, et sur une campagne de communication sans précédent.

Certes, des progrès indéniables ont été réalisés depuis. Nous avons notamment assisté à une baisse du nombre de féminicides en 2020, à un renforcement de l'arsenal législatif et à une prise de conscience dans l'opinion publique du véritable fléau social que représentent les violences faites aux femmes. Pour autant, les statistiques des violences domestiques commises dans notre pays sont encore trop élevées. Les mentalités tardent à évoluer, s'agissant notamment de l'exercice de l'autorité parentale par un conjoint violent. Nous savons pourtant toutes et tous qu'un auteur de violences conjugales ne peut être un bon parent.

Sur ces différents sujets, je me réjouis donc des échanges que nous mènerons cet après-midi. J'espère que cette première rencontre virtuelle entre nos deux assemblées ne sera pas la dernière et qu'elle pourra un jour se prolonger par une rencontre réelle, en présentiel.

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