Concernant les besoins de la France, je vais m'exprimer en mon nom, puisque je ne peux pas le faire au nom de tous les groupes politiques, même si le sujet des violences est assez consensuel sur les bancs du Sénat. Dans la mesure où l'arsenal législatif est à niveau, nous avons besoin que la loi soit appliquée. Cette application dépend parfois d'une volonté politique, mais aussi des moyens humains et financiers disponibles. Dans tous les commissariats et toutes les gendarmeries, nous devrions former un référent violences pour accueillir les victimes et recueillir leur parole dans les meilleures conditions. On n'écoute pas une victime d'agression de la même manière qu'une personne qui s'est fait voler son portable ou sa voiture.
Lors du confinement, la délégation a immédiatement travaillé sur le sujet des violences intrafamiliales, estimant qu'elles allaient augmenter. Le Gouvernement a été assez réactif et a mis en place un certain nombre de dispositifs. Un système a permis de se déclarer victime de violences dans les pharmacies ou les centres commerciaux. Les associations pouvaient y assurer des permanences. Nous avons de plus largement communiqué sur des numéros d'appel et des tchats sur lesquels pouvaient s'exprimer les femmes et les enfants. Les commissariats et les gendarmeries ont de plus été poussés à reprendre les dossiers de violences ayant suivi un dépôt de plainte ou une main courante. Un suivi particulier a été assuré pendant cette période. Les chiffres de 2020 ont affiché une baisse importante du nombre de féminicides. Les conjoints se sont trouvés dans le même logement pendant deux mois. Ils pouvaient difficilement se séparer. Nous devrons vérifier que la tendance à la baisse des féminicides en 2020 se confirme en 2021. Cela ne semble pas être le cas, au vu des dernières semaines. En cette sortie de confinement, nous assistons désormais à une accélération des affaires et des faits, tous plus horribles les uns que les autres.