En effet, il manque sans doute une transcription en droit interne et dans le droit du travail qui n'est pas encore très clair. Le RGPD a beau être mis en place en Europe, aujourd'hui Uber gagne ses procès quand on lui réclame les données. Il manque une case ! Nous aimerions ne pas arriver à une législation coercitive. Mais l'être humain a-t-il besoin d'être fouetté pour avancer ? Cette construction législative doit s'accompagner de pédagogie, d'explication et d'éducation à l'utilisation de ces plateformes, que l'on soit client, travailleur ou entrepreneur. Tant que nous n'accompagnerons pas ce phénomène de manière plus cadrée et plus pédagogique, nous serons toujours confrontés à un nouvel algorithme qui risque de faire pire. Ainsi le réseau Tik Tok a décidé de mettre sur le marché un objet qui fait fureur en Chine, une lampe de chevet de bureau pour enfant qui inclut une caméra et une alarme directement connectées au téléphone des parents. La caméra surveille l'activité de l'enfant et détecte quand celui-ci se met au repos. Est-ce vraiment légal ? A-t-on le droit de fabriquer des objets guidés par des algorithmes en vue de surveiller ou d'asservir ? Je pense que c'est une vraie question à la fois philosophique, économique et numérique qu'il faut se poser avant de mettre des pansements sur chaque petite faille que l'on découvre au fur et à mesure. Nous devons nous pencher sur les vrais sujets éthiques et légaux si nous voulons continuer à utiliser ces algorithmes qui commencent à régir notre quotidien.