Lors des dernières élections, deux citoyens sur trois ne se sont pas déplacés.
Vous l’avez constaté, les chroniqueurs et experts politiques n’ont pas été en reste pour trouver des explications tant structurelles que conjoncturelles. On peut citer, entre autres, la situation sanitaire ou les dysfonctionnements constatés dans la distribution de la propagande électorale.
Dans l’analyse des causes ayant conduit à ce taux d’abstention record, on a trop peu cité, à mon avis, cet élément fondamental qu’est l’organisation territoriale, laquelle est en partie issue de la loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral.
En faisant passer le nombre de régions métropolitaines de vingt-deux à treize, cette loi a vraisemblablement accentué le désintérêt des Français pour l’échelon régional. Dès lors, est-il surprenant qu’un texte ayant créé une strate territoriale aussi étendue que floue et fusionné une myriade de services, au détriment d’une logique de proximité, ait de telles répercussions ?
Il me paraît nécessaire que le Gouvernement dresse un bilan de cette loi pour en tirer les leçons. Je n’ai pas encore prononcé le mot de « rapport », parce que je sais que Mme la rapporteure ne l’aime pas beaucoup… §Disons plutôt que nous souhaitons un bilan.
Je l’entends souvent, le nouveau découpage des régions n’a vraisemblablement pas produit les effets escomptés.