La circonscription unique et des candidats tête de liste conduiraient à remettre la démocratie européenne entre les mains de partis politiques européens qui n'existent pas encore vraiment. Les partisans de ces réformes répondront que c'est justement le moyen de les faire exister. Certes. Mais le risque de voir la démocratie européenne confisquée par la « bulle bruxelloise » n'est pas anodin.
Une alternative serait d'avancer sur la voie de l'européanisation du scrutin indépendamment de ces réformes : les élections de 2024 seront l'occasion de voir si les partis nationaux joueront le jeu de mettre en avant le candidat et le programme de leur parti européen ; de même, les partis politiques européens auront l'occasion de se montrer à la hauteur du rôle qu'ils entendent jouer, en désignant leurs candidats tête de liste de 2019 dans des conditions de transparence satisfaisantes.