De fait, si chacun reporte les échéances de dix ans, voire de vingt ans, c’est parce que, de la sorte, le gouvernement en place est tranquille : ce n’est pas lui qui devra assumer.
D’ailleurs, les instances européennes manifestent chaque fois leur étonnement, mais cela convient à peu près à tout le monde. Pourtant, cela empêche la RATP de prendre de véritables engagements d’avenir, ce qu’il faudra bien faire à un moment ou à un autre.
Tout est opérationnel, madame la ministre, et ce depuis vingt-cinq ans. La sécurisation des droits des travailleurs, la répartition des charges, les attributaires et les délégataires, tout a été travaillé dix fois, quinze fois, vingt fois !
Pourtant, on en est toujours au même point : qui va décider d’une date ? Chaque fois que l’on en retient une, elle est vingt ans dans l’avenir, soit après trois renouvellements complets de notre assemblée et quatre de l’Assemblée nationale. Les suivants se débrouilleront, les suivants assumeront.
À un moment, cela suffit ! Il faut que la RATP puisse faire des choix. Si j’avais proposé une ouverture à la concurrence dans deux ans, j’aurais compris que l’on appelle à plus de prudence, mais je propose de le faire dans huit ans… Il s’agit de dossiers déjà largement travaillés, qui ne demandent qu’à être actualisés : cela requiert-il plus de huit ans ? Je sais bien qu’en France il faut du temps pour tout, mais là, c’est du temps à perdre !
Pour ma part, je souhaite que l’on avance et que l’on fixe dès à présent des règles un peu plus précises.