Il est naturel que les opinions des uns et des autres soient partagées sur la question de la présence du loup, sur la meilleure manière de réguler l’espèce et, surtout, sur les moyens à mettre en œuvre pour empêcher l’évolution exponentielle du nombre d’attaques de troupeaux depuis plusieurs années.
On peut certes s’accommoder du plan Loup, mais aucun acteur, aucun élu local, aucune bergère ou berger, aucun propriétaire de troupeau ne se satisfait aujourd’hui de ce plan.
Dès l’origine, il posait problème, tout simplement parce que personne ne sait aujourd’hui comment faire pour recenser les différentes espèces de prédateurs et le nombre de représentants de chaque espèce, qu’il s’agisse de bêtes isolées ou de meutes.
Il faut malheureusement attendre trois attaques en douze mois pour que l’on puisse réagir par des tirs de défense à l’extension de la présence du loup. Sa dispersion, année après année, pose inévitablement de véritables difficultés et, si l’on continue ainsi, on ne parviendra pas à les résoudre.
Évidemment, beaucoup d’autres solutions pourraient être envisagées parallèlement à l’abattage du loup. La solution ne se limite pas, en effet, à la simple destruction de l’animal.
On pourrait également parler de l’aberration que constitue la prime versée aux bergers, qui implique de leur part d’avoir plus de 1 000 bêtes par troupeau, alors que l’on sait bien que plus le cheptel est réduit, plus la présence humaine est importante dans les alpages, et plus on a de chances de repousser le loup.
Mes chers collègues, nous ne devons plus nous enfermer dans une posture dogmatique sur cette question. Il est insupportable d’entendre des agriculteurs, des propriétaires de troupeau, des bergers et des bergères dire, les larmes aux yeux, que le loup est désormais « en face ».
Il est également insupportable d’entendre des élus dire que la situation devient ingérable dans leurs communes, en raison de l’augmentation du nombre de chiens nécessaires pour assurer la protection du troupeau, mais aussi de l’expansion du loup, qui se rapproche de plus en plus des habitations, et qui fait naître des conflits d’usage avec les promeneurs durant l’été.
Madame la ministre, je vous le dis sincèrement : non, le plan Loup n’est pas à la hauteur aujourd’hui ! La solution n’est pas de tirer sur tout ce qui bouge, …