Cette disposition figurait dans le texte du Gouvernement et j’y tiens, parce que la crise sanitaire a vraiment démontré le caractère essentiel de certaines activités pour la continuité de la vie de la Nation.
La notion de « travailleur clé » ne porte pas un jugement de valeur sur un métier plus ou moins essentiel, mais souligne que certaines missions doivent être assurées de façon continue et ne peuvent pas l’être par recours au télétravail.
Les personnes concernées ne doivent donc pas être logées trop loin de leur lieu de travail, sous peine de faire une heure et demie de transport dans chaque sens, alors même qu’elles commencent parfois tôt et finissent tard.
La fédération des offices publics de l’habitat d’Île-de-France a mené une étude intéressante pour quantifier le nombre de personnes concernées et l’impact de cette mesure sur la politique d’attribution. Celle-ci conclut que la totalité du besoin en logement pour ces travailleurs – définis comme ceux qui ont besoin d’être logés à proximité de leur lieu de travail, parce que leur activité ne permet aucun recours au télétravail – est de l’ordre d’une année de production de logement social dans la région.
C’est beaucoup, certes, mais ce n’est pas inatteignable. Cela doit être relié à l’effort de construction et d’agrément que nous faisons en ce moment, puisque, in fine, nous aurons besoin de construire plus.
Par ailleurs, cette étude montre clairement que ces travailleurs clés ne constituent pas une concurrence pour les ménages prioritaires, lesquels sont évidemment aussi une cible de la politique du logement, notamment du plan « Logement d’abord ».
Cet élément de reconnaissance qu’attendent ces travailleurs me semble compatible avec le système actuel du logement social. Il sera correctement interprété et mis en œuvre avec des variations locales pour le rendre acceptable sur le territoire.