Ce débat a bien été engagé voilà maintenant plusieurs semaines et nous y revenons par bribes en fonction des circonstances.
Je partage le constat sur les dysfonctionnements de la santé scolaire. Cela étant, je trouve que l’on évacue un peu rapidement la question des moyens et du nombre de personnels affectés à cette mission. Interrogez tous les responsables d’établissements scolaires, vous n’en trouverez pas un seul qui vous dira qu’il est convenablement doté. On ne peut pas balayer d’un revers de main cet aspect de la question.
En outre, je ne suis pas sûre que tous les départements aient envie du transfert de charge que représente le transfert de cette compétence.
Madame la ministre, selon vous, le moment n’est sans doute pas venu de faire ce transfert et le contexte ne s’y prête pas. Il est vrai que les premiers intéressés, les personnels, notamment les infirmières scolaires, y sont hostiles. En général, quand on veut réussir un chantier, on ne le fait pas contre les premiers intéressés. Ces personnels méritent donc d’être entendus.
La santé fait partie intégrante de l’éducation : un enfant qui entend ou qui voit mal aura évidemment des difficultés d’apprentissage. La santé scolaire est une discipline à part entière, qui ne doit pas être exercée en même temps que d’autres compétences relevant du département.
En outre, compte tenu du contexte, peut-être faudra-t-il vacciner les enfants et les adolescents dans les établissements scolaires. Or, souvenez-vous, quand il s’est agi de faire passer des tests aux enfants dans les écoles, les médecins et les infirmiers scolaires nous ont dit : « On a déjà du mal à assumer nos missions habituelles, ne nous demandez pas en plus de tester les enfants. On ne le peut pas ! »
Ce sujet ne peut pas être traité à la légère. Il faut creuser la question. Je ne pense pas que le transfert de cette compétence sera la solution à ce problème.