Intervention de Bruno Retailleau

Réunion du 23 juillet 2021 à 21h30
Gestion de la crise sanitaire — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, il faut nous rendre à l’évidence : nous sommes confrontés à une quatrième vague, dont le pic n’a pas encore été atteint ; il surviendra sans doute dans quelques semaines.

Les chiffres qui ont été cités sont spectaculaires. Le cap des 20 000 cas a été franchi. Le variant delta, ultraminoritaire au mois de mai – il comptait pour moins de 1 % des contaminations – devient ultradominant ; d’ici quelques semaines, il sera probablement à l’origine de plus de 90 % des contaminations.

Certes, ce virus a pour le moment moins d’impact sur les hospitalisations. Considérez toutefois ce chiffre qui n’a pas encore été cité : en une semaine, les hospitalisations ont augmenté de 70 % en France. Bien qu’elle parte d’un niveau bas, cette évolution est préoccupante.

Le coronavirus est un virus retors, très retors. Sa stratégie de survie est incroyablement perfectionnée. Tout se passe comme s’il compensait, grâce à ses mutations, le rétrécissement de sa cible – de plus en plus de personnes sont vaccinées dans le monde – par une plus forte contagiosité. Lors de son audition par la commission des affaires sociales, il y a quelques jours, le professeur Delfraissy a indiqué que le variant delta avait une charge virale mille fois supérieure au premier variant – ce chiffre est stupéfiant !

Mes chers collègues, il faut se rendre à l’évidence : nous n’en avons pas terminé avec cette pandémie.

La stratégie de vaccination est essentielle, mais elle n’est pas unique. Les annonces du Président de la République, la semaine dernière, ont eu un effet à la fois positif et négatif. Si elles ont eu un effet en partie positif, c’est parce qu’elles ont suscité un formidable déclic chez nombre de nos compatriotes qui se trouvaient sans doute dans un entre-deux, parfois dans une position très attentiste.

Mais il y a eu également une poussée d’Archimède en sens inverse, un raidissement, une sorte de vent de colère – ne nous le cachons pas ! Nous avons tous vu les manifestations dans les rues.

Madame la ministre, l’exercice que vous nous demandez ce soir, à nous qui sommes votre opposition, est assez redoutable. Et pas seulement parce que les conditions du débat sont détestables, trop rapides ou trop précipitées pour faire un travail sérieux.

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