Intervention de Bruno Retailleau

Réunion du 23 juillet 2021 à 21h30
Gestion de la crise sanitaire — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Malheureusement, je crains que nous ne finissions par nous y habituer… Dieu sait pourtant si le travail des deux commissions et de leurs rapporteurs a été approfondi.

L’exercice que vous demandez à votre opposition est redoutable car, en fin de compte, vous attendez d’elle qu’elle endosse des mesures un peu rugueuses, dont l’application sera complexe et dont les résultats, au moment où je vous parle, restent incertains. Si cet exercice est redoutable, c’est surtout parce que le Gouvernement ne nous facilite pas toujours la tâche, tout simplement.

J’ai parlé, il y a quelques instants, d’un vent de colère, en tout cas d’un raidissement. D’où vient-il ? Je pense qu’il a pour origine une perte de confiance. Croyez bien, madame la ministre, que je ne mésestime pas l’extrême difficulté de la tâche. Mais cette perte de confiance vient des volte-face et des tâtonnements qui ont trop souvent émaillé la gestion de cette crise : les masques jugés inutiles, le manque de gel et de tests dès le début de l’épidémie, le refus de fermer les frontières par idéologie, au prétexte que le virus n’avait pas de passeport, ou encore la mise en place du premier passe sanitaire, réduit aux hautes jauges et épargnant les actes de la vie quotidienne.

Ce raidissement provient également d’une communication de gestion de crise très chaotique, qui alterne des périodes d’euphorie triomphante et des périodes de catastrophisme quelque peu stressantes. On l’a encore vu récemment dans la communication du Gouvernement précédant la tenue des élections départementales et régionales…

Encore une fois, je ne mésestime pas la difficulté de la tâche. Mais tout cela donne le sentiment à beaucoup de nos concitoyens d’une forme d’improvisation et d’impréparation. Au moment où j’emploie ce terme, je me souviens des mots du Premier ministre qui, il y a quelques jours de cela, avertissait les Français de la venue de temps difficiles, leur demandant de s’y préparer.

Que les Français doivent se préparer, c’est une certitude ; chacun a sa propre responsabilité en matière de vaccination. Mais le Gouvernement, lui aussi, doit prendre ses responsabilités.

La vaccination est au cœur de notre stratégie. Celle-ci concerne tout d’abord les 3 ou 4 millions de personnes fragiles, notamment de plus de 70 ans. Environ 20 % des plus de 80 ans ne sont toujours pas vaccinés, ainsi que 10 % des plus de 70 ans et environ 30 % des personnes fragiles, celles qui présentent des vulnérabilités.

Pourquoi ne pas lancer une opération commando avec les médecins généralistes ? Il leur faut des doses ! Et le porte à porte téléphonique est indispensable. Seuls les médecins généralistes seront à même de rétablir la confiance !

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