Intervention de Bruno Retailleau

Réunion du 23 juillet 2021 à 21h30
Gestion de la crise sanitaire — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Madame la ministre, on ne parle que de ce que l’on connaît bien.

J’ai tout à l’heure échangé avec un professeur de médecine générale et deux maires de mon département. La Vendée, qui est l’un des départements champions de France de l’hôtellerie de plein air, avait été jusqu’à présent épargnée par la pandémie. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : les contaminations sont en forte hausse.

À Noirmoutier, on nous annonce des doses en moins pour la semaine du 2 août ; 350 rendez-vous devront être décommandés. Dans les centres de vaccination de Saint-Gilles et de Saint-Hilaire, pas moins de 500 rendez-vous devront être annulés, seulement un peu moins aux Sables d’Olonne.

Ce n’est pas une critique, madame la ministre. Je veux simplement que vous nous expliquiez pourquoi il n’y a plus de doses. D’autant que la Vendée est un département touristique, où l’on va non seulement devoir administrer une deuxième injection aux personnes venant d’ailleurs, mais aussi fournir une première dose aux individus qui sortent enfin de l’attentisme.

Nous vous accompagnerons sur le passe sanitaire, madame la ministre. Mais, bon sang, il nous faut des doses !

Ensuite, nous savons désormais que le variant s’attaque aussi aux jeunes. Dès lors, pourquoi n’imposez-vous pas l’obligation d’installer dans chaque classe des écoles primaires, des collèges, des lycées et des universités, des capteurs de CO2 ? Aujourd’hui, il est scientifiquement établi que ce sont non pas les gouttelettes qui sont les vecteurs de contamination, mais les aérosols. Un capteur de CO2 ne coûte que quelques dizaines d’euros à l’unité : pourquoi ne pas anticiper ?

Il est évident que les mesures d’isolement sont nécessaires ; nous suivrons le Gouvernement sur ce point. Voilà des mois, depuis le premier confinement, que j’affirme être favorable à des mesures d’isolement un peu plus contraignantes ; je préférerais que l’on isole uniquement certains individus plutôt que l’on confine tout le monde.

Pourquoi la France contribue-t-elle si faiblement au séquençage international ? C’est parce que nous avons mis de côté le secteur privé – nous avons trop longtemps fait cette erreur. Dans ma propre région, seuls deux centres hospitaliers universitaires (CHU) étaient autorisés à procéder au séquençage. Il y a quelques jours encore, le secteur privé n’était toujours pas mis à contribution.

Sans séquençage, on avance dans le brouillard – et il y aura d’autres mutations. Il n’est pas normal que, par rapport au Danemark ou à d’autres « petits » pays, la France ait dans ce domaine une contribution médiocre.

Madame la ministre, d’ici quelques jours ou quelques semaines, vous aurez à signer un arrêté établissant le numerus clausus des médecins réanimateurs. L’an dernier, vous aviez porté le nombre de postes de 72 à 74. Or, en dix ans, le manque de réanimateurs a doublé. Cette année, ne vous contentez donc pas de porter le nombre de postes à 75 ou à 76. Franchissez un cap ! C’est essentiel pour préparer l’avenir.

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