Intervention de Nadia Sollogoub

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Scolarisation des jeunes sourds et malentendants

Photo de Nadia SollogoubNadia Sollogoub :

Madame la secrétaire d’État, je vous remercie de ces explications, mais il me semble qu’elles sont relativement théoriques.

En France, 10 000 élèves étudient tant bien que mal avec une surdité. Les enquêtes scientifiques sont unanimes : il est difficile d’être un élève sourd en France aujourd’hui. Ces jeunes, scolarisés aux trois quarts, au sein de l’école ordinaire sont confrontés à des obstacles majeurs dans leur parcours tant académique que professionnel, ce qui peut entraîner des risques de dépression, de suicide et de chômage accru, ainsi qu’un retard de six ans dans l’acquisition de la lecture.

Face à ces difficultés, nous constatons un manque cruel de moyens et de professionnels formés. Par exemple, en septembre 2020, à Paris, le jour de la rentrée scolaire, les enfants du PEJS de la rue de Turenne se sont trouvés sans solution, aucun enseignant spécialisé n’ayant été recruté.

Actuellement, seules les villes de Lyon, Poitiers et Toulouse offrent une filière bilingue complète de la maternelle jusqu’au lycée. Et encore ! À Lyon, on ne compte que deux professeurs pour trente-neuf élèves du CP au CM2, soit une moyenne de vingt par enseignant, le rectorat refusant d’ouvrir des postes au prétexte que la circulaire relative au PEJS ne fixe pas de nombre limite d’élèves. À titre de comparaison, le dispositif ULIS prévoit un nombre maximum de douze élèves par classe.

Madame la secrétaire d’État, il est temps de prendre conscience qu’il faut des moyens supplémentaires et des personnels formés, afin que les enfants sourds aient les mêmes chances que les autres.

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