Intervention de Emmanuelle Wargon

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Rôle de l'état dans la gestion des décharges sauvages

Emmanuelle Wargon :

Monsieur le sénateur Jérôme Bascher, vous avez interrogé Barbara Pompili, qui, ne pouvant être présente, m’a chargée de vous répondre.

Votre question porte sur l’action de l’État contre les dépôts sauvages et les décharges illégales dans ce beau département de l’Oise et, par extension, partout ailleurs.

Le contrôle et les sanctions des dépôts sauvages relèvent de la compétence du maire, compte tenu de ses pouvoirs de police relatifs à la salubrité publique. Mais le contrôle des décharges exploitées illégalement par une entreprise relève, lui, de la compétence du préfet, au titre de la police des installations classées pour la protection de l’environnement.

Vous avez cité l’exemple d’Orry-la-Ville, pour lequel, comme vous l’avez dit, la préfète de l’Oise a pris, avec l’appui de l’Inspection des installations classées, des mesures pour faire cesser les troubles.

La société qui exploite cette décharge illégale a été mise en demeure, en avril dernier, de cesser l’apport de tout déchet sur ce site et d’évacuer tous les déchets présents sous peine de sanctions. Évidemment, le dossier sera extrêmement suivi.

Vous avez également cité l’ancienne décharge industrielle de Néry-Saintines, qui est suivie par l’État depuis 1987, à la suite de la défaillance de l’exploitant. Après sa mise en sécurité, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, dite Agence de la transition écologique) surveille en continu l’absence d’impact sur l’environnement, en lien avec l’agence régionale de santé et la commission de suivi du site, rassemblant riverains et élus locaux.

Je signale par ailleurs que le Gouvernement a lancé un fonds pour le recyclage des friches, dont l’objectif est de financer des projets sur des anciens sites, y compris pollués. Il s’agit de donner une nouvelle vie à ces sites, et cela peut inclure la prise en charge d’une dépollution qui est normalement de la responsabilité de l’entreprise, dans les cas où celle-ci n’existe plus.

Plus généralement, la lutte contre les dépôts sauvages est l’une des priorités du Gouvernement. La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire a permis de nombreuses avancées au service des collectivités.

Pour agir à la racine, sur les causes, les nouvelles filières à responsabilité élargie des producteurs seront prochainement créées, notamment pour les déchets du bâtiment. Ces filières prendront en charge une partie des coûts des dépôts sauvages les plus importants.

Pour rendre les sanctions plus dissuasives, les amendes forfaitaires ont été renforcées ; l’accès au système d’immatriculation des véhicules et l’utilisation de la vidéosurveillance permettront de faciliter l’identification et la sanction des auteurs.

Le périmètre des agents pouvant sanctionner les dépôts sauvages a également été élargi aux agents de surveillance de la voie publique et à tout agent habilité par la collectivité.

Enfin, les services du ministère de la transition écologique ont diffusé, au début du mois de février dernier, un guide à destination des collectivités locales qui répertorie les actions de prévention et les sanctions possibles.

C’est ainsi que la mobilisation collective permettra d’agir contre ces décharges.

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