Intervention de Marlène Schiappa

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Nouvelle carte d'identité prévue par un règlement européen

Marlène Schiappa :

Monsieur le sénateur Sueur, le règlement du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 relatif au renforcement de la sécurité des cartes d’identité des citoyens de l’Union et des documents de séjour délivrés aux citoyens de l’Union et aux membres de leur famille exerçant leur droit à la libre circulation impose aux États membres de mettre en circulation des nouvelles cartes d’identité conformes à ses dispositions, au plus tard le 2 août 2021.

Comme vous le savez, nous avons lancé cette nouvelle carte nationale d’identité à format et à disposition plus pratiques et plus sécurisés le mois dernier.

S’agissant des mentions obligatoires de la nouvelle carte d’identité, l’article 3 de ce règlement dispose que « le document porte le titre “Carte d’identité” ou un autre intitulé national reconnu dans la ou les langues officielles de l’État membre de délivrance, ainsi que les mots “Carte d’identité” dans au moins une autre langue officielle des institutions de l’Union ». La mention du titre du document dans au moins une langue officielle a pour vocation de faciliter la vérification des documents dans les autres États membres.

La traduction du titre et des différents champs se justifie par la vocation duale de ce document, qui est à la fois un titre attestant de l’identité et un document de voyage. Le règlement renvoie donc aux normes établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale s’agissant des documents de voyage, précisant que les cartes d’identité « sont établies suivant les spécifications et les normes minimales de sécurité ».

Ces règles, qui ont un même objectif de facilitation des contrôles à l’international, prévoient que toutes les désignations identifiant les différents champs dans la zone d’inspection visuelle doivent être traduites soit en anglais, soit en espagnol, lorsque la langue officielle de l’État émetteur est le français.

Le choix de l’anglais par rapport à l’espagnol découle de considérations pratiques : c’est la langue dont la reconnaissance est la plus large auprès des États où la carte d’identité peut être utilisée comme un document de voyage.

Une étude comparative de l’Agence nationale des titres sécurisés, l’ANTS, a permis d’établir que la quasi-totalité des pays de l’Union européenne ont déjà choisi la langue anglaise comme seconde langue sur leurs titres. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de l’Italie, des Pays-Bas et du Luxembourg.

Il ne nous a pas semblé souhaitable de traduire le titre « carte d’identité » dans deux, voire trois langues, pour ne pas nuire à la visibilité de la carte. Le règlement du 20 juin 2019 prévoit que ces nouvelles cartes doivent respecter le format ID-1, le format dit « carte bancaire » ou « carte vitale ».

Cette réduction du format de la carte nationale d’identité française a conduit le ministère de l’intérieur à revoir la présence des mentions de l’ancien modèle et à supprimer des mentions non obligatoires, comme les mentions relatives à l’autorité de délivrance. Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, la mention de l’adresse a tout de même été maintenue, de même que la possibilité de mentionner une seconde adresse, par exemple quand le titulaire est un mineur en garde parentale alternée.

À ce stade, la traduction de l’intitulé du titre dans une unique langue est apparue comme la solution la plus à même de concilier la nécessité de prévoir les espaces suffisants requis sur la carte pour personnaliser le titre – longueur de certaines adresses, prénoms multiples, etc. – et la garantie de la lisibilité.

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