Intervention de Jacques Grosperrin

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Charges financières pour les communes dans le cadre de l'accueil des services de gendarmerie nationale

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

Ma question s’adresse au ministère de l’intérieur et s’inscrit dans le prolongement de celle de mon collègue Henri Cabanel.

Je souhaite attirer l’attention sur un sujet déjà relevé devant le Gouvernement en décembre 2019, et plus récemment encore. Une collègue sénatrice l’avait effectivement interpellé quant aux difficultés d’exécution d’un bail de sous-location d’une gendarmerie qu’une commune a fait construire sur son territoire.

À ce jour, la même situation prévaut dans plusieurs communes de mon département du Doubs, engageant très sérieusement leur viabilité budgétaire et leur capacité à maintenir des services publics de qualité.

La sonnette d’alarme, je tiens à le souligner, a été tirée par un président d’agglomération – celui du pays de Montbéliard –, qui n’a donc pas compétence sur le sujet ! Il craint en effet que cette situation ne crée un « effet domino » aux conséquences préjudiciables pour son établissement public de coopération intercommunale.

Les quatre communes concernées ici représentent 12 % des habitants de l’agglomération de Montbéliard : le fardeau du loyer des gendarmeries réduit considérablement leurs possibilités de participer financièrement à la mise en œuvre de projets intercommunaux.

Étant bien conscient des éléments de réponse précédemment apportés par le ministère, et nonobstant le fait que l’État n’a pas vocation à être propriétaire de ces gendarmeries, je relève que les contrats sont passés pour le compte de l’État et au bénéfice de ses services, donc au détriment des municipalités, lesquelles se trouvent soumises, de fait, à un endettement sur plusieurs années.

À l’origine, les programmes étaient couverts par la puissance publique au moyen d’un loyer versé en contrepartie de la jouissance des locaux, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, et l’écart s’accroît chaque année.

Suivant la hausse de l’indice du bâtiment BT01 et les dépréciations des loyers qui accentuent les pertes financières des collectivités, une dissymétrie est apparue entre le loyer demandé par les organismes constructeurs et le loyer versé par l’État.

En conséquence, dans le Doubs, la commune d’Étupes cumule depuis 2008 une perte de plus d’un million d’euros, tandis que celle de Bethoncourt a perdu 1, 5 million d’euros en seulement onze ans. Quant aux communes de Bavans et d’Hérimoncourt, elles devront s’acquitter respectivement de 25 000 euros et de 50 000 euros cette année.

Il est indispensable de rétablir l’équilibre entre les loyers demandés par les organismes et ceux qui sont perçus par les collectivités. Quelles pistes le ministère envisage-t-il pour régler ce problème si sensible pour nos collectivités ?

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