Intervention de Laurence Rossignol

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Réforme du conseil économique social et environnemental et droits des femmes

Photo de Laurence RossignolLaurence Rossignol :

Le 15 janvier 2021, la loi organique relative au Conseil économique, social et environnemental (CESE), visant à renforcer la place de cette institution et la portée de ses avis, a été adoptée.

Pour reprendre le vocabulaire employé dans l’exposé des motifs, le CESE doit être le « carrefour des consultations publiques » et « renouer avec sa vocation de représentation de la société civile ».

Le 8 mars 2021, j’ai envoyé un courrier au Premier ministre, appelant son attention sur la nécessité d’améliorer la représentation des associations expertes en droits des femmes, en leur réservant deux places parmi les quarante-cinq représentants au titre de la cohésion sociale et territoriale et de la vie associative.

Huit représentants de la vie associative ont finalement été désignés par le mouvement associatif. Or aucune association experte en droits des femmes n’a été désignée dans ce cadre. Au titre des représentants de la cohésion sociale et territoriale, seule une représentante d’une association a été nommée, à savoir une représentante de la Fédération nationale Solidarité Femmes, la FNSF.

La présence de la FNSF est une très bonne nouvelle ; je m’en réjouis. Cette fédération est spécialisée dans la lutte contre les violences, un sujet crucial sur lequel notre pays doit continuer à progresser. Pour autant, les droits des femmes ne se résument pas à la question des violences, d’autant plus dans une instance consacrée à la vie économique, sociale et environnementale.

Depuis sa création en 1925, le CESE a évolué, afin de s’adapter aux besoins de la société. Puisque la grande cause du quinquennat est l’égalité entre les femmes et les hommes et que le CESE est supposé être un acteur clé de notre démocratie, il est légitime que ses représentants incarnent les dynamiques de notre pays.

Il y a un besoin indéniable d’experts et d’expertes en droits des femmes, tout à la fois pour les questions spécifiques aux droits des femmes et pour interroger les différentes transformations et réformes de manière intégrée.

Le CESE aurait pu servir de levier à cette grande cause. Les annonces actuelles relatives tant à son organisation qu’à sa composition suscitent une forte inquiétude parmi les experts de l’égalité entre les femmes et les hommes – nous ne sommes pas assurés que les droits des femmes soient traités par une commission ou par une délégation dédiée.

Cette question, je l’adresse également au Premier ministre. Comment compte-t-il agir pour que les droits des femmes fassent pleinement partie de l’expertise économique, sociale et environnementale du nouveau CESE ?

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