Intervention de Sarah El Haïry

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Reprogrammation des opérations

Sarah El Haïry :

Vous avez raison, monsieur le sénateur Belin, ces déprogrammations, face à la crise sanitaire, ont saisi tout notre pays.

Je tiens en premier lieu à vous rassurer, la reprogrammation des activités est au cœur du quotidien du ministre des solidarités et de la santé, des agences régionales de santé, les ARS, des établissements de santé et des patients eux-mêmes, qui subissent les pertes de chances dont vous parliez.

Je rappelle également que la mobilisation exceptionnelle des soignants a permis de garantir, avec force, la continuité du soin ; tout au long de la crise, ils sont restés mobilisés.

La crise sanitaire a effectivement eu un impact, on ne va pas le nier, sur les activités « non covid ». Ainsi, en excluant les patients « covid », le nombre d’hospitalisations en médecine chirurgicale et obstétrique a correspondu, en 2020, à 88 % du niveau de 2019, soit une baisse de 12 % équivalant à 2 millions de séjours.

Il s’agit toutefois non pas d’annulations sèches, mais de reprogrammations. Les établissements et les soignants ont adapté les plannings, les opérations et les programmations d’activité pour répondre à une charge urgente et aux patients quasiment les plus en danger – les cancers, les diabètes, les greffes, la santé mentale –, en fonction des consignes du ministre et des ARS transmises aux acteurs de terrain.

Tous ces efforts ont permis de limiter les impacts sur la santé des patients lors des phases épidémiques aiguës et de reprendre et reprogrammer, dès que possible, lors des phases d’amélioration, avec la même énergie et la même volonté, l’ensemble des activités.

Vous demandiez des chiffres, monsieur le sénateur, en voici : la baisse d’activité a été plus modérée lors des vagues de l’automne 2020 et au début de 2021 qu’au printemps de 2020. Entre les deux premières vagues, la reprise de toutes les activités a été franche et a atteint son niveau usuel.

Pour ce qui concerne les lits, tous les chiffres dont nous disposons à ce sujet sont publiés sur le site du ministère de la santé ; force est de constater que les plus fortes baisses sont intervenues au cours des années 2000, avec une diminution de 2 % par an en moyenne.

Vous évoquiez également le manque de lits dans les hôpitaux de proximité, pour accompagner la reprise d’activité ; le Gouvernement agit pour valoriser tous les professionnels de l’hôpital, pour ouvrir des lits là où c’est nécessaire et pour soutenir les hôpitaux de proximité.

Une revalorisation historique, à hauteur de 9 milliards d’euros par an, a été décidée pour permettre la reprise de toutes les activités des métiers du soin. De même, près de 3 000 lits à la demande ont été ouverts et financés dès la première année, à la suite du Ségur de la santé.

Quant aux hôpitaux de proximité, nous leur donnons toute leur place dans l’offre de soins. Ils peuvent d’ores et déjà être labellisés et bénéficier d’un modèle de financement plus protecteur, avec une gouvernance plus souple.

La réponse du Gouvernement est évidemment globale et prendra en compte tous les enjeux auxquels notre système de soins est confronté dans cette période particulière.

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