Intervention de Sarah El Haïry

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Offre médicale et zones de revitalisation rurale

Sarah El Haïry :

Vous l’avez dit, monsieur le sénateur Lefèvre, le défi démographique que nous devons relever aujourd’hui est absolument considérable.

Le nombre des médecins généralistes ou spécialistes en accès direct qui exercent en libéral est en baisse régulière depuis 2010, baisse d’ailleurs susceptible de se poursuivre jusqu’en 2025. Le Gouvernement a très tôt fait de l’accès aux soins l’une des priorités du quinquennat, ce qui nous a conduits à déployer un panel de solutions diverses, adaptables à chaque territoire et à chaque contexte local.

Nous avons surtout choisi de faire confiance aux acteurs de territoire pour construire des projets innovants, dans le cadre d’une responsabilité territoriale. Cette stratégie est la plus proche, donc la plus gagnante. La dynamique autour des communautés professionnelles territoriales de santé, les CPTS, a, par exemple, été très éclairante et tout à fait concrète dans cette capacité d’innover en matière d’accès aux soins.

Au travers de ces dispositifs, les professionnels de santé d’un même territoire sont incités à s’organiser entre eux, ce qui contribue à créer de l’unité pour répondre aux besoins de santé de la population.

Il s’agit de trouver des médecins traitants pour des patients qui en sont dépourvus – je sais, monsieur le sénateur, que vous connaissez des gens dans cette situation, qui se répand dans nos territoires –, de garantir l’accès à des consultations sans rendez-vous et en journée, ou encore d’améliorer le parcours de soins des personnes les plus âgées.

La crise de la covid a incontestablement constitué une sorte de révélateur de la capacité à mobiliser très rapidement les acteurs sur nos territoires pour organiser une prise en charge plus rapide des soins. Un certain nombre des mesures que nous avons mises en place, de par leur caractère structurant, ne peuvent avoir encore d’effet immédiat. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons pris des dispositions ayant des impacts à plus brève échéance.

Permettez-moi de vous donner quelques exemples : la création des 4 000 postes d’assistants médicaux pour seconder ou appuyer des médecins dans leurs tâches administratives et soignantes ; le déploiement de 600 médecins généralistes dans les territoires prioritaires, dont 200 priorisés vers les territoires ruraux et en exercice partagé entre une structure hospitalière et une structure ambulatoire ou salariée.

J’en suis convaincue, monsieur le sénateur, c’est une mobilisation avec différents leviers qu’il faudra mettre en place pour démultiplier les efforts et persévérer. Nous devons faire en sorte que la situation s’améliore ; la tension est trop forte.

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