Intervention de Marie-Claude Varaillas

Réunion du 20 juillet 2021 à 9h30
Questions orales — Situation des professionnels médico-sociaux du secteur privé solidaire

Photo de Marie-Claude VaraillasMarie-Claude Varaillas :

Je souhaite revenir sur la situation des professionnels médico-sociaux du secteur privé solidaire.

Oubliés du Ségur de la santé, ces professionnels ont pourtant répondu présent en période de covid. Les accords signés le 28 mai 2021 prévoient la revalorisation de leurs salaires dès janvier 2022, mais sans effet rétroactif. Les conséquences de cette santé à deux vitesses sont préoccupantes.

Aujourd’hui, les professionnels du médico-social perçoivent, pour un même travail, un salaire moindre que les professionnels de la fonction publique hospitalière. Cela met à mal le principe cité dans les articles L. 3221-1 et suivants du code du travail, selon lequel « à travail de valeur égale, salaire égal ».

Cette situation délicate crée, d’une part, une iniquité entre les salariés, et, d’autre part, un contentieux pour les employeurs des établissements privés solidaires qui, pour un même travail, rémunèrent différemment leurs professionnels.

Dans mon département de la Dordogne, les directeurs des établissements médico-sociaux Les Papillons blancs de Bergerac et l’institut médico-associatif Les Vergnes de Boulazac-Isle-Manoire s’inquiètent des effets de concurrence entre professionnels et établissements, avec pour conséquence une fuite des salariés vers le secteur public, mais également des difficultés à recruter du personnel qualifié.

La Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs, la Fehap, tire la sonnette d’alarme sur les risques induits de voir, demain, ces établissements dans l’incapacité d’assurer une continuité des soins.

Les professionnels du secteur médico-social étaient, eux aussi, engagés dans la crise sanitaire. Certains de ces soignants ont prêté main-forte dans les régions durement touchées par la covid, quand, dans le même temps, des patients venant de la France entière ont été accueillis et soignés par tous les personnels soignants, qu’ils soient du privé ou du public d’ailleurs.

L’épidémie dure et éprouve tous les personnels, y compris ceux du médico-social : burn-out, fatigue, démissions, arrêts de travail ou reconversions professionnelles. Pourquoi attendre de reconnaître cette catégorie d’agents ?

Les infirmières du public et du privé sont aujourd’hui mobilisées pour la campagne de vaccination. Le personnel, quel que soit son lieu d’exercice, est à bout de souffle et en sous-effectif. Que se passera-t-il avec cette quatrième vague qui s’annonce pour cet été et qui déstabilisera encore un peu plus notre système de santé ?

C’est pourquoi je vous remercie, madame la secrétaire d’État, de m’indiquer les mesures susceptibles d’être prises pour éviter une gestion de la santé à deux vitesses, ou pis encore, des établissements en pénurie de personnel.

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