Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, « l’essentiel est de posséder une forte volonté et la persévérance », disait le grand poète allemand Goethe.
De la volonté et de la persévérance, nous en avons eu, le 12 juillet dernier, près de neuf heures durant. Je veux ici, au nom de mon groupe, saluer le formidable esprit constructif qui a notamment animé nos deux présidents de commission, ainsi que nos rapporteurs. Sans eux et sans leur farouche volonté d’aboutir à une commission mixte paritaire conclusive, rien n’aurait été rendu possible.
Le Sénat a fait œuvre utile, et nous avons su collectivement, malgré toutes nos différences, nous montrer à la hauteur de l’enjeu qui se trouve devant nous.
Je le dis d’autant plus facilement que nous n’étions pas forcément en phase, les uns et les autres, sur toutes les options défendues par notre assemblée sénatoriale, mais que nous étions animés d’une seule et même volonté : aboutir et donner tout son sens à cette transition écologique que nous appelons de nos vœux et qui s’incarne dans ce texte issu d’échanges nourris et d’un très important travail entre les rapporteurs de nos chambres.
Pour filer la métaphore cycliste, alors que s’est terminée la Grande Boucle, cette étape de la commission mixte paritaire comptait nombre de difficultés, surmontées les unes après les autres par des deux équipes parlementaires qui n’avaient peur ni des bosses, ni des cols, ni des chutes, et qui ont su faire front dans le sprint final.
Madame la ministre, le bicamérisme a été au rendez-vous de la lutte contre le dérèglement climatique. C’est une victoire qui n’a pas de prix, surtout sur un texte aussi essentiel, auquel d’aucuns prédisaient une issue défavorable. Nous avons su faire mentir pronostics et autres sondages, qui, sous couvert d’un climatoscepticisme sénatorial, donnaient peu de chances d’aboutir à nos travaux.
Pourtant, sur des sujets aussi divers que les transports, l’énergie, la publicité, l’artificialisation des sols, le logement, les engrais azotés, la notion d’écocide, nous avons su nous accorder, ici en reprenant les dispositions adoptées par notre assemblée, là en revenant à la rédaction de l’Assemblée nationale, là encore en trouvant des compromis.
Relever le défi de la transition écologique engage notre responsabilité : celle d’additionner les volontés de toutes et de tous, non d’exclure ni de diviser. Nous en avons donné l’exemple. J’espère que cela permettra d’entraîner tous nos concitoyens, partout sur le territoire, dans cette belle aventure de la transition écologique.
Non, cette loi n’est pas une loi des petits pas, comme certains la caricaturent. Les faits sont têtus : cette loi est une contribution engagée et engageante au respect des accords de Paris de 2015, à l’agenda 2030 des objectifs de développement durable ou encore au Pacte vert pour l’Europe.
Cette loi est aussi un élément clé du dispositif annoncé par la Commission européenne pour préparer l’Europe de la transition écologique.
Je ne crains pas de le dire, nous faisons des pas de géant avec ce texte pour une transformation écologique profonde de notre société. Notre ambition est simple : faire rimer écologie et justice sociale.
En témoignent deux avancées sénatoriales : d’abord, l’augmentation du plafond forfait mobilité durable de 500 euros à 600 euros et son cumul avec un abonnement de transport en commun ; ensuite, cette mesure emblématique, dont nous ne partagions pas tous la substantifique moelle, défendue avec force et conviction par notre collègue Philippe Tabarot, sur le prêt à taux zéro dans le cadre de la mise en œuvre des zones à faibles émissions.
Oui, mes chers collègues, la transformation écologique passera avant tout par un changement des comportements. Et ce changement, c’est maintenant, pour reprendre un slogan qui a fait florès voilà quelques années.