Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, autant le dire d’emblée : que la CMP sur le projet de loi Climat et résilience ait abouti est pour nous une immense satisfaction. Nous n’étions pas nombreux à y croire. Et pour cause : la tâche était colossale et le terrain miné. ( Mme Sophie Primas, rapporteur, s ’ esclaffe.)
Comment négocier, en quelques jours seulement, 377 articles tous plus sensibles les uns que les autres ? Le Gouvernement nous y a aidés en acceptant que la date de cette CMP soit quelque peu repoussée, afin, donc, de nous laisser un peu de temps pour travailler – je vous en remercie, madame la ministre.
Malgré ce délai supplémentaire, le pari n’était pas gagné d’avance, comme en témoigne la longueur historique de cette commission mixte paritaire : neuf heures de débat – huit heures cinquante-neuf exactement ! –, du jamais vu et un bel exemple de la pertinence du bicamérisme. Le résultat est là. Nous ne pouvons que l’apprécier.
En dépit de la légitimité de quelques critiques, seule une CMP conclusive permettait en effet de conserver les apports et les acquis du Sénat. De fait, nous en avons conservé beaucoup : sur les 311 articles restant dans le texte établi par la CMP, 103 proviennent du Sénat ; nous pouvons collectivement nous en féliciter.
Toutefois, l’actif du Sénat ne doit pas seulement être analysé de façon quantitative : il doit l’être aussi d’un point de vue qualitatif, car nous avons rehaussé l’ambition environnementale de ce projet de loi. Ce faisant, la Haute Assemblée a relevé un pari symbolique d’importance : prouver qu’elle n’était pas une assemblée climatosceptique !