Notre souhait de marquer clairement le cadre de notre vivre ensemble et la nécessité d’exclure les pressions religieuses n’a donc pas été entendu.
Il en a été de même pour la police des cultes, où l’Assemblée nationale a largement rétabli son texte, tout en retenant notre volonté de maintenir la responsabilité accrue du ministre des cultes et l’article qui la fonde au sein de la loi de 1905.
À l’inverse, malgré les doutes sérieux que nous avons exprimés sur l’efficacité des mesures proposées, l’Assemblée nationale a rétabli des dispositions présentées comme devant protéger les femmes.
Certes, quelques avancées du Sénat ont été retenues ; je pense notamment à l’obligation d’obtenir un avis du préfet sur les projets relatifs à des constructions destinées à l’exercice du culte, adoptée sur l’initiative de notre collègue Philippe Dallier, et à certains amendements de nos collègues Roger Karoutchi, Valérie Boyer, Jean-Pierre Grand ou Jean Sol. Néanmoins, ces apports sont faibles au regard de nos divergences.
Pourtant, lorsque le Président de la République, le 28 mars 2018, dans la cour des Invalides, devant le cercueil d’Arnaud Beltrame, appelait à combattre l’hydre islamiste, les Français ont cru entendre une vraie volonté politique de lutter contre le séparatisme.
On pouvait aussi y croire le 8 octobre 2019, quand le Président de la République appelait à faire bloc face à l’hydre islamiste et à « faire Nation » à la suite de l’attentat commis à la Préfecture de police de Paris.
Or force est de constater que trois ans plus tard, en ce mois de juillet 2021, le texte tant attendu n’apportera – hélas ! – aucune réponse politique à ce qui menace notre pays : l’entrisme islamiste.