Intervention de Jean-Yves Le Drian

Réunion du 21 juillet 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Enlèvement d'enfants binationaux à leur père

Jean-Yves Le Drian :

Madame la sénatrice, vous soulevez un problème douloureux : quand les enfants sont au cœur d’un conflit familial, c’est toujours difficile, mais ça l’est particulièrement au Japon où, comme vous l’avez dit, le droit familial ne reconnaît pas l’autorité parentale partagée et où la non-présentation d’enfant ne constitue pas une infraction pénale.

Ce sujet, qui concerne aujourd’hui singulièrement M. Fichot, mais qui touche aussi d’autres de nos ressortissants, est régulièrement évoqué par nos soins et par mes soins, auprès des autorités japonaises. Vous avez d’ailleurs rappelé que, lors de sa visite officielle à Tokyo au mois de novembre 2019, le Président de la République avait déjà eu l’occasion d’exprimer nos inquiétudes sur cette situation.

Régulièrement, nos services reçoivent des parents d’enfants franco-japonais qui font des demandes et nous intervenons régulièrement auprès des autorités japonaises, en particulier avec le président du collectif Sauvons nos enfants Japon.

La situation de M. Fichot et très difficile, vous l’avez évoquée : il ne peut plus voir ses enfants depuis trois ans et se heurte à un mur. Notre ambassade est intervenue à plusieurs reprises sur ce dossier et nous sommes aujourd’hui en contact quotidien avec ce père de famille pour assurer un suivi de sa situation, notamment sur le plan médical, et lui apporter toute l’aide possible dans la limite de nos compétences.

Naturellement, nous ne pouvons pas nous immiscer dans des procédures judiciaires qui concernent des conflits familiaux d’ordre privé, a fortiori lorsque ces conflits ont lieu à l’intérieur même du Japon et qu’ils relèvent des seules juridictions locales, mais je peux vous assurer que cette situation fera partie des sujets qu’évoquera le Président de la République lors de son déplacement au Japon. Il l’a déjà fait à plusieurs reprises, singulièrement dans cette configuration.

Nous exprimons toute notre solidarité à M. Fichot et nous essaierons d’agir pour que sa situation s’améliore et qu’il puisse retrouver la garde de ses enfants.

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