L’évolution actuelle et prévisible de la situation sanitaire dans les outre-mer inquiète légitimement. Partout, les taux d’incidence et de reproduction sont alarmants, et les capacités hospitalières restent sous-dimensionnées.
Outre-mer, le taux de couverture vaccinale oscille entre 18 % et 32 %, soit trois fois moins que le taux national. La carte des plus faibles vaccinations recouvre parfaitement celle de la pauvreté, de l’accès aux services publics, des inégalités sociales et des fractures territoriales, éducationnelles et générationnelles. Derrière ces fractures, il y a une déficience de politique publique. La lutte contre la pandémie doit donc désormais se conjuguer à une lutte résolue contre ces inégalités.
Si l’on ne peut reprocher au Gouvernement d’être demeuré inerte, il reste manifestement beaucoup à faire. Le passe sanitaire que vous nous imposez n’est pas, dans son économie, dans sa portée et dans son effectivité probable, de nature à endiguer l’épidémie et à nous rapprocher de l’objectif d’immunité collective, si ce n’est au prix de très graves atteintes aux libertés fondamentales et à la vie privée et professionnelle. Sur ces travées, nous pensons que seule la vaccination obligatoire, progressive, universelle et gratuite pour tous les adultes et le maintien de la gratuité des tests sont de nature à concilier les libertés individuelles et la sécurité sanitaire collective.
Face aux réticences et aux oppositions, face à la peur et à la désinformation entretenues, quelles adaptations et quels moyens nouveaux comptez-vous engager pour véritablement aller vers les gens et, enfin, infléchir la mauvaise tendance outre-mer ?