Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur.
Des scènes d’une violence inouïe se sont déroulées samedi soir dans le quartier du Docteur-Ayme à Cavaillon, ville dont je suis l’élu. Nous avons assisté à une véritable guerre urbaine – vous avez sans doute vu les vidéos, virales, monsieur le ministre – dans une petite ville provençale habituellement paisible. Nous avons atteint là un point de non-retour, dans un département toujours traumatisé par la mort d’Éric Masson.
Avec Gérard Daudet, maire de Cavaillon, nous vous demandons que des mesures soient prises rapidement pour faire face au quotidien, marqué par des affrontements liés au trafic de stupéfiants : 600 clients par jour dans ce quartier, 80 000 euros par jour de chiffre d’affaires, et même 100 000 euros quand tout va bien !
La lutte contre ce trafic a enregistré de très bons résultats, puisque 30 kilos ont été saisis à Cavaillon, grâce au travail réalisé dans des conditions difficiles par les équipes de police, nationale comme municipale, sur le terrain – hommage leur soit rendu. Mais, sans moyens ni effectifs suffisants, nos policiers ne peuvent pas agir avec efficacité.
Vous avez annoncé au printemps l’affectation de cinq personnels au commissariat de Cavaillon. En réalité, cela correspond à des remplacements de fonctionnaires détachés ou déjà partis. Vous avez aussi affecté un véhicule, mais tout cela est insuffisant. Je rappelle que ce commissariat n’a plus de BAC de nuit depuis deux ans.
De quoi avons-nous le plus besoin ? Dans l’immédiat, d’une BAC de nuit, autrement dit de la création d’un groupe de sécurité de proximité, ce qui permettrait aux policiers de travailler en soirée et la nuit, et d’un renforcement significatif de l’investigation. Faudra-t-il un jour des véhicules blindés ? Honnêtement, la question se pose, quand on voit de tels tirs.
Dans le département de Vaucluse, à Cavaillon, tout le monde craint que nous ne devenions la base arrière d’Avignon et de Marseille. Nous ne le voulons pas ! C’est pourquoi nous attendons beaucoup de vous : les Cavaillonnais veulent des actes forts et le retour de l’ordre républicain !