Intervention de Thierry Chopin

Commission des affaires européennes — Réunion du 8 juillet 2021 à 8h30
Institutions européennes — Audition de M. Thierry Chopin président de M. Michel Foucher M. Jean-François Jamet et Mme Dominique Schnapper membres du comité de réflexion et de propositions pour la présidence française du conseil de l'union européenne

Thierry Chopin, président du Comité de réflexion et de propositions pour la présidence française du Conseil de l'Union européenne :

Merci pour votre invitation Monsieur le Président. Je souhaite commencer en explicitant ce qu'est le Comité de réflexion et de propositions pour la présidence française du Conseil de l'Union européenne, voulu par le secrétaire d'État, Clément Beaune. Je poursuivrai en vous exposant les objectifs du Comité ainsi que l'état d'avancement de nos travaux.

Au-delà des composantes politique et administrative mobilisées dans la préparation de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, le secrétaire d'État a souhaité créer un comité de réflexion spécifique, composé de personnalités provenant d'univers différents. Nous comptons ainsi des universitaires, des représentants de think tanks et des praticiens, qui s'expriment tous les douze en parfaite indépendance par rapport aux institutions pour lesquelles ils travaillent. Les domaines couverts sont également très divers, puisque nous comptons des économistes, des géographes et des sociologues, afin d'appréhender de la manière la plus complète possible les thématiques « relance, puissance et appartenance » énoncées par le secrétaire d'État.

L'une des principales missions du Comité consiste à essayer d'articuler le travail technique autour d'un discours qui sera porté politiquement durant la présidence française. Au-delà du travail politique et administratif, l'objectif du Comité est de réfléchir à moyen et long terme à certains enjeux qui dépassent le cadre de la présidence française. Depuis une dizaine d'années, les Européens sont confrontés à des chocs successifs de souveraineté, le dernier ayant été provoqué par la crise sanitaire. Dans ce contexte, il est judicieux de s'interroger sur ce à quoi pourrait ressembler l'Union européenne dans les années à venir.

Le dernier objectif m'apparaît comme complémentaire à ceux formulés par le secrétaire d'État. Il me semble important de tenter de saisir l'opportunité fournie par cette présidence française en matière de réappropriation par les Français de la réalité de l'Union européenne et de prendre de la hauteur dans la perspective de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Ce doit être l'occasion de réfléchir sur ce que représente l'Union européenne, mais aussi la France en Europe et l'Europe en France.

Concernant la méthode, nous avons fait le choix de ne pas nous limiter à une réflexion franco-française. Il nous paraît en effet indispensable de définir les conditions permettant de rendre notre discours et nos propositions audibles pour nos partenaires. Je crois que nos travaux ont de fait une sensibilité assez forte aux autres pays européens. Le Comité est à ce titre composé de ressortissants allemands et italiens par exemple. Nous essayons par ailleurs de clarifier le rapport des Français à l'Union européenne car ce dernier se caractérise par un degré d'euroscepticisme très fort par rapport à d'autres pays européens. Le même constat peut être établi en Italie. Il convient par conséquent d'intégrer ces représentations à nos réflexions en vue d'articuler les dimensions européenne et nationale.

Pour finir, le travail du Comité n'a pas vocation à se substituer au travail de l'administration. Il s'agit d'une démarche complémentaire qui a pour but d'étendre la réflexion au-delà des cadres institutionnels traditionnels.

Je vous confirme, Monsieur le Président, que notre agenda de travail est largement orienté par les thématiques « relance, puissance et appartenance », définies par le Gouvernement. Je précise pour conclure que nos travaux sont également ouverts à d'autres acteurs que l'administration, tels que des universitaires, des acteurs associatifs, territoriaux transfrontaliers... Nos travaux donneront lieu à la publication d'un rapport vers la fin octobre ou le début novembre 2021. Ce dernier sera remis au secrétaire d'État.

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