Intervention de Brigitte Bourguignon

Réunion du 24 juillet 2021 à 21h30

Brigitte Bourguignon :

Cet amendement vise à permettre de rétablir l’état d’urgence sanitaire dans certains territoires ultramarins. En effet, nous faisons face à d’importants risques sanitaires dans plusieurs territoires d’outre-mer.

Bien que Mayotte semble présenter une situation sanitaire sous contrôle, avec un taux d’incidence de seulement 4, 7 pour 100 000 habitants, la dégradation de l’environnement régional et certaines fragilités du territoire nous amènent à faire preuve de vigilance et d’anticipation. En effet, Mayotte présente des fragilités importantes qui pourraient contribuer à favoriser une reprise épidémique.

Ces fragilités sont d’autant plus fortes que l’environnement régional est inquiétant, avec la reprise épidémique très forte que l’on observe en Afrique du Sud et la situation particulièrement préoccupante de La Réunion. Or, dans les derniers temps, près de 2 000 Mahorais se sont rendus chaque semaine à La Réunion et près de 1 500 sont retournés à Mayotte.

La situation est sous contrôle à ce stade et il n’est pas pertinent d’instaurer d’état d’urgence sanitaire dans ce département.

Toutefois, si la situation devait se dégrader, ce que le Gouvernement et le préfet cherchent à éviter, il serait cohérent que l’état d’urgence sanitaire puisse s’y appliquer, comme c’est le cas en Guyane, à la Martinique et en Guadeloupe, jusqu’au 30 septembre 2021.

Par ailleurs, les collectivités de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy connaissent une situation sanitaire inquiétante caractérisée par une augmentation forte et rapide de la diffusion du virus.

Les chiffres de l’hospitalisation à Saint-Martin restent à un niveau très élevé pour les capacités du territoire. Les îles du nord ne disposant pas de capacités de réanimation, une dégradation de la situation sanitaire pèserait sur les capacités en réanimation des centres hospitaliers de Guadeloupe et de Martinique.

Par ailleurs, le faible taux de vaccination à Saint-Martin – 36 % de la population cible a déjà reçu une première injection – rend le territoire sensible à la circulation rapide du virus que peut induire le variant delta.

Lors de la troisième vague de la mi-mai, les îles du nord avaient été affectées seulement quelques semaines après la Guadeloupe. Ce scénario semblant actuellement se répéter, il semble nécessaire de pouvoir mobiliser, au plus vite, des mesures de freinage pour inverser la tendance à Saint-Barthélemy et éviter une dégradation trop forte à Saint-Martin.

La possibilité d’instaurer l’état d’urgence sanitaire dans les îles du nord offrirait davantage de flexibilité au préfet délégué pour s’adapter à l’évolution de la situation. En tout état de cause, ce dernier mènera des discussions avec les parties prenantes pour répondre au mieux aux défis sanitaires auxquels ce territoire doit faire face.

Tel est l’objet du présent amendement.

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