Intervention de Guy Fischer

Réunion du 17 février 2011 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Article 2

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

… avec notamment l’émergence de ce que l’on appelle le « précariat ».

Nos concitoyens rencontrant d’importantes difficultés financières sont en effet de plus en plus nombreux. Pour eux, le paiement d’une consultation en cabinet n’est jamais indolore financièrement. Je pense par exemple à un témoignage recueilli il y a de cela quelques années par le syndicat de la médecine générale, et je veux vous le livrer.

Un médecin raconte : un homme de cinquante-huit ans, à la retraite, vivant à l’hôtel, le consulte régulièrement. Un jour, en fin de consultation, alors que le médecin prend la carte vitale et demande vingt et un euros – le tarif alors en vigueur – le patient tend un billet de vingt euros en lui disant qu’il est désolé, mais qu’il n’a pas l’euro manquant. Le médecin s’inquiète de la situation financière de son patient et apprend que celui-ci n’a plus que ce billet pour finir le mois, alors que le médecin vient lui-même de lui demander de passer à son cabinet la semaine suivante pour le contrôle d’une vilaine plaie.

Heureusement, si l’on peut dire, ce patient souffrait d’une affection de longue durée et le médecin a pu pratiquer le tiers payant. Dans d’autres situations, il n’aurait pas pu le faire et le patient en question n’aurait jamais pu revenir, comme prévu, la semaine suivante. Il aurait, au mieux, consulté les urgences et, au pire, renoncé à cette contre-visite, avec les risques sanitaires que cela présentait.

Parce que nous considérons que la santé de nos concitoyens ne peut s’accommoder de ces risques, nous souhaitons subordonner l’octroi de toutes les aides publiques au respect, par les structures qui reçoivent ces aides, de la pratique du tiers payant.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion