Intervention de Guy Benarroche

Réunion du 11 janvier 2022 à 14h30
Gestion de la crise sanitaire — Discussion générale

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

Cette vision séparatiste de la société, triée par les passes successifs, nous la rejetons. Nous y sommes totalement opposés.

Ce passe vaccinal n’empêchera pas la transmission et la propagation du virus, faute de moyens contraints alternatifs, comme les tests PCR ou les masques FFP2.

En outre, il donne à penser que, pour travailler, se déplacer, sortir dans des lieux publics – vivre en somme ! –, nous devrons bientôt et définitivement nous faire vacciner en permanence.

Pourquoi insister sur ce passe maintenant ? Quelle nouvelle urgence, inconnue au mois de décembre dernier, justifie sa mise en œuvre aujourd’hui ?

L’efficacité de ce passe tient surtout au fait qu’il a incité à la vaccination – et tant mieux. Cependant, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer ici, son efficacité en tant que telle, c’est-à-dire son simple pouvoir de limiter l’accès des personnes non vaccinées à certains lieux de vie, est peu étudiée et encore moins quantifiée à moyen terme. C’est pourtant ce pouvoir qu’il faudrait juger aujourd’hui.

Je le répète, tant qu’il est présenté comme la solution unique, ce passe a un effet pervers : c’est une illusion de croire en sa protection et c’est une faute de le laisser croire, alors que l’on constate une circulation active du virus et une immunité déclinante. Parce qu’elle s’accompagne d’un relâchement flagrant des gestes barrières, cette illusion est un danger plus grand encore, que vous ne prenez pas suffisamment en considération.

Qui plus est, une partie du public prioritaire n’est toujours pas bien vacciné. Les plus fragiles, les plus précaires, les plus pauvres, les plus éloignés de l’épicentre de notre vie sociale ne le sont pas suffisamment et ce ne sont pas des antivax.

Le passe vaccinal aura-t-il un effet protecteur sur ces populations ? Où en sont les campagnes d’« aller vers » ? Votre but étant la protection de la population la plus fragile, c’est sur elle qu’il vous faut concentrer vos efforts, monsieur le ministre !

À cet égard, quelles sont véritablement vos intentions concernant la quatrième dose ? Y en aura-t-il besoin ? Selon quelles modalités sera-t-elle administrée et quelle implication aura-t-elle sur le passe vaccinal qui sera peut-être voté à l’issue de nos débats ?

La vaccination est un outil majeur et indispensable, mais ce n’est pas le seul.

Le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires votera contre ce texte, car il instaure une société du contrôle et liberticide, traduit un mode de gouvernance ou plutôt de gestion vertical, solitaire et fluctuant, parce que chacun de nous est à tour de rôle considéré comme irresponsable, parce que les outils de propagande utilisés sont critiquables, parce que les lois d’urgence sanitaire se succèdent sans répondre à un nouvel état d’urgence et sans avoir pour objectif de freiner les contaminations.

Nous tenterons néanmoins de rendre ce projet de loi acceptable en déposant de nombreux amendements.

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