Intervention de Florence Lassarade

Réunion du 11 janvier 2022 à 14h30
Gestion de la crise sanitaire — Discussion générale

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, aujourd’hui, 90 % des Français éligibles sont vaccinés, même partiellement ; je tiens à le souligner, car voilà un an, personne n’aurait osé espérer un tel succès. Le choix de la science, le choix de la responsabilité est toujours le bon. C’est celui qui a été fait par la grande majorité des Français.

Certes, la vaccination n’empêche pas totalement d’être contaminé ou de transmettre le virus, mais elle réduit considérablement le risque d’être hospitalisé ou admis en réanimation, et même de mourir du covid.

Un tel bilan est déjà très positif, même si la vaccination ne nous a pas encore permis de reprendre une vie normale. Nous considérons que celle-ci constitue l’un des meilleurs outils pour lutter contre les dangers de l’épidémie.

Actuellement, le problème majeur est celui des effectifs à l’hôpital et de l’épuisement des soignants. La vague omicron n’en finit pas de monter. Le taux de positivité des tests a atteint un niveau inédit, 20 %. Toutes les régions et toutes les tranches d’âge sont touchées.

La pression sur l’hôpital s’accroît, le nombre des hospitalisations est en hausse régulière. L’incidence de la covid augmente chez les plus âgés, ce qui pourrait avoir dans quelques semaines des répercussions importantes sur l’hôpital, le risque étant la saturation. Comment allez-vous faire face au manque de personnels au moment où le nombre d’hospitalisations progresse ?

Les conséquences sont déjà lourdes pour les autres patients. Les déprogrammations pourraient être évitées si les lits de réanimation n’étaient pas occupés par des personnes non vaccinées.

Une telle situation pose la question de la responsabilité individuelle et de la responsabilité collective en matière de vaccination. Face à un virus qui évolue constamment, il est nécessaire d’adapter les outils pour le combattre, mais il faut aussi anticiper. À cet égard, monsieur le ministre, nous regrettons le manque d’anticipation de la part du Gouvernement.

En effet, les personnes actuellement en réanimation sont majoritairement touchées par le variant delta, qui n’est pas apparu ces jours-ci. Le texte aurait dû être inscrit à l’ordre du jour de notre Haute Assemblée bien plus tôt et non pas au moment de la flambée de l’épidémie. Le présent projet de loi ne produira en effet ses premiers effets qu’à partir de la fin du mois de février !

Nous sommes majoritairement favorables – vous l’avez compris – à la vaccination et au passe vaccinal. D’une part, celui-ci contribue à augmenter la couverture vaccinale. D’autre part, la situation des hôpitaux nous le commande.

Les services hospitaliers sont saturés, car 5 millions de Français ont fait le choix de ne pas se faire vacciner. Il nous faut poursuivre nos efforts en transformant le passe sanitaire en passe vaccinal et en renforçant les mesures de lutte contre la fraude.

Nous proposerons aussi un certain nombre de mesures pour améliorer la protection de tous les Français face à l’épidémie. J’ai notamment proposé des amendements visant à maintenir et à renforcer la surveillance épidémiologique des eaux usées et à favoriser l’installation de purificateurs d’air dans les établissements d’enseignement. Malheureusement, ils ont été déclarés irrecevables au titre de l’article 40 de la Constitution.

J’en viens au cas de l’école. Le Gouvernement a fait le choix de laisser le virus circuler en ne repoussant pas la rentrée. Mais, avec le nouveau protocole et la multiplication des tests, ni les parents, ni les enfants, ni les enseignants ne savent comment faire.

Nous avons le sentiment que la stratégie de lutte contre le covid est gérée à court terme et qu’on ne mesure pas les difficultés de mise en œuvre au quotidien des décisions qui sont prises. Pourquoi ne proposez-vous plus de tests salivaires dans les écoles ? Pourquoi ne proposez-vous pas plus largement les masques FFP2 ? Sommes-nous encore en train de gérer des pénuries ?

Enfin, au lieu d’invectiver les non-vaccinés, quelles mesures proposez-vous pour aller vers les plus vulnérables, les plus âgés, les plus isolés et les plus précaires ?

Nous attendons beaucoup des débats qui vont suivre pour améliorer la gestion de la crise sanitaire.

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