Intervention de Stéphane Demilly

Réunion du 11 janvier 2022 à 14h30
Gestion de la crise sanitaire — Article 1er, amendement 33

Photo de Stéphane DemillyStéphane Demilly :

L’article 1er que nous nous apprêtons à examiner a donné lieu à des débats houleux à l’Assemblée nationale, parfois sans lien direct d’ailleurs avec l’objet du texte étudié – comment pouvait-il en être autrement dans un pays qui compte 66 millions d’infectiologues ? Pardon pour cette ironie qui contraste avec la gravité de la situation…

L’ampleur de la vague épidémique se confirme jour après jour, nos hôpitaux sont saturés, nos soignants sont épuisés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je viens de voter l’amendement n° 33 rectifié.

Et puis, il y a les faits et ils sont têtus. Ils me rappellent mes cours de mathématiques et la loi de Pareto, également appelée loi des 20-80. Les non-vaccinés représentent 20 % de la population, mais peuvent représenter jusqu’à 80 % des patients en réanimation. Ce n’est pas moi qui le dis, ce n’est pas non plus Vilfredo Pareto, qui est mort il y a cent ans, c’est la Société française d’anesthésie et de réanimation.

Mes chers collègues, il y a justement cent ans, au laboratoire Pasteur a été découvert le vaccin bilié de Calmette et Guérin, le fameux BCG, qui a permis de faire chuter la mortalité due à la tuberculose.

Je le rappelle, car, dans notre pays, onze vaccins sont actuellement obligatoires. Sans ces recherches et sans les obligations de prévention, la rougeole, la coqueluche ou encore l’hépatite B ferait encore des ravages dans notre pays.

Depuis quelques semaines, j’ai le sentiment que nous sommes engagés dans un débat surréaliste.

L’Institut Pasteur, dans une étude portant sur un an, estime que la vaccination réduit la transmission du virus de 40 %. Ce taux s’approche de ceux du Conseil scientifique, qui a démontré que la vaccination réduisait le risque d’hospitalisation de 95 %, le risque d’infection de 60 % et le risque de transmission de 50 %.

S’il y a bien des moments où l’union nationale pourrait ou devrait faire sens, c’est bien face à des drames comme celui que nous traversons.

Celui qui vous parle a passé un long séjour en réanimation, pour tout à fait autre chose. Je ne souhaite à personne de connaître les conséquences physiques, cognitives et psychologiques d’une telle déconnexion.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion