Je tiens tout d’abord à rendre hommage à nos deux rapporteurs et à nos deux commissions pour les évolutions largement positives apportées à ce projet de loi – je pense notamment à l’encadrement du passe vaccinal.
Pour autant, la question essentielle reste posée : pourquoi faut-il passer du passe sanitaire au passe vaccinal ? À titre personnel, je n’en vois pas la logique, au moment où la pandémie s’envole.
En effet, pourquoi rendre un passe vaccinal obligatoire pour accéder à certains locaux ? Cela permettra-t-il réellement de freiner la pandémie ? Non, pas plus que ne l’a fait le passe sanitaire.
Ensuite, on le sait, le passe vaccinal est un passe sanitaire dont on supprime deux éléments : l’attestation de test négatif et le certificat de rétablissement. Pourquoi ne plus permettre la présentation d’un test négatif pour accéder aux lieux soumis à un passe, alors même qu’un tel test garantit bien mieux que le vaccin l’absence de contamination de son titulaire ?
En outre, il y a là un paradoxe : pourquoi se priver de l’outil du test, alors même que la stratégie du Gouvernement est de « tester toujours plus », pour reprendre l’expression utilisée hier soir encore par le Premier ministre au journal de 20 heures de France 2 ?
Certes, on nous dit que, grâce au vaccin, on diminue le risque pour les malades de développer des formes graves de la maladie, mais pense-t-on réellement, mes chers collègues, que c’est en instaurant un passeport vaccinal pour accéder à un restaurant ou à des lieux de loisirs que l’on va inciter les personnes âgées ou fragiles, par exemple, à se faire vacciner ?
En conclusion, à mon sens, dans la logique gouvernementale de lutte contre le virus, que je ne partage pas, le passe sanitaire est un outil suffisant. Il ne me semble pas opportun d’aller plus loin et d’instaurer un passe vaccinal, lequel est plus contraignant et porte une atteinte encore plus grande aux libertés publiques.
C’est la raison pour laquelle je ne peux pas voter cet article 1er.