Je voterai contre ces amendements.
Permettez-moi à mon tour de citer quelques chiffres. Aujourd’hui, au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy, sur les 32 patients en réanimation, 24 sont des non-vaccinés ; 4 sont des personnes immunodéprimées ou ayant reçu leur dernière dose de vaccin il y plus de six mois ; et 4 seulement sont à jour de leur vaccination.
J’ajoute à tout ce qui a été dit jusqu’à présent que ces 28 patients non vaccinés ne resteront pas seulement cinq jours dans les services de réanimation, comme c’est le cas en général des personnes victimes d’un infarctus. Ces patients, dont on doit changer la position toutes les douze heures, restent entre trois et six semaines en réanimation !
Par conséquent, ils « bloquent » – je mets des guillemets – des lits pendant six semaines. Pendant ce temps, on est obligé de reporter certaines interventions. Pendant six semaines, un patient de 50 ans faisant un infarctus n’aura peut-être pas de place en réanimation. Pendant six semaines, en réalité, ces services ne tournent pas !
Rendez-vous dans les services de réanimation, mes chers collègues. Allez parler aux soignants, écoutez ce qu’ils vous disent : ils se plaignent tous les jours. Ils n’en peuvent plus de cette situation !
Alors, oui, le passe sanitaire a permis de booster la vaccination. Si le passe vaccinal permet d’accélérer encore les choses, je pense qu’il faut le voter. J’y suis pour ma part favorable.
Il faut aussi regarder ce qu’il se passe à l’étranger. Pour ma part, je suis élue d’une zone frontalière : le Luxembourg impose aujourd’hui le passe vaccinal à l’ensemble du monde du travail. Je peux vous dire que les Français qui vivent sur le territoire frontalier se font vacciner. Nous avons réussi à remobiliser notre population. Je suis plus que favorable à cette mesure.
Avançons et arrêtons de discuter des effets du vaccin sur la circulation virale : la vaccination n’empêche pas le virus de circuler, mais elle en freine certainement la diffusion. En tout cas, la vaccination évite à certains patients de se retrouver en réanimation, et c’est là l’essentiel !