Je vais bien sûr m’en expliquer, cher Loïc Hervé.
Le vaccin n’est pas parfait – on le sait –, notamment pour ce qui concerne les contaminations, mais si on sait quelque chose – et les chiffres ont un sens ! –, c’est qu’il nous protège contre les formes graves de la maladie.
Mon cher collègue, vous avez fait allusion à la fameuse enquête de la Drees, qui a été menée entre la mi-novembre et la mi-décembre. Tout le monde ici l’a lue. Les chiffres que vous avez cités sont exacts, mais vous en tirez de mauvaises conclusions.
En effet, ces statistiques portent sur deux populations de taille très différente : les Français vaccinés représentent plus de 90 % de la population, les non-vaccinés moins de 9 %. En réalité, si l’on prend les mêmes chiffres que vous, mais que l’on raisonne en valeur absolue, il y a neuf fois plus de risques pour les personnes non vaccinées d’être admises en réanimation.
Par ailleurs, ce matin, j’ai rencontré des représentants de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), qui regroupe des professionnels. Au moment même où nous débattons de ce texte, ils sont en première ligne face à l’épidémie.
La SFAR a réalisé une étude : sur 165 sites hospitaliers, mes chers collègues – je vous rappelle qu’il y a 101 départements en France –, les patients admis en soins critiques et en réanimation sont à 80 % des personnes non vaccinées. Cela signifie que le taux de protection du vaccin contre les formes graves de la maladie – je ne parle de la protection contre la transmission du virus ! – s’élève sans doute à 93 % ou 94 %.
C’est la raison pour laquelle je voterai en faveur du passe vaccinal modifié par les amendements de la commission, laquelle a tenu à garantir une stricte proportionnalité du dispositif aux impératifs sanitaires. Cet outil présente l’immense avantage d’éviter au maximum le tri, les déprogrammations et l’encombrement dans les services de réanimation.