David Sassoli personnifiait, par ses qualités propres et dans l’exercice de ses responsabilités, les valeurs de l’Union européenne.
C’était un homme de libertés : en tant que journaliste, il connaissait plus que tout autre le prix de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Il était libre d’esprit, indépendant, peu enclin à suivre les mots d’ordre, d’où qu’ils émanent.
C’était un homme intrinsèquement attaché au parlementarisme : il n’aura eu de cesse, pendant la pandémie de covid – et nous avions échangé sur ce sujet –, d’éviter que la démocratie ne soit mise entre parenthèses, de rappeler sans relâche les prérogatives du Parlement européen et d’appeler à la responsabilité de chacun, pour que l’urgence ne justifie jamais que l’on outrepasse ou que l’on traite avec désinvolture la représentation parlementaire.
Comme président du Parlement européen, il fut un homme à l’écoute de l’ensemble des sensibilités politiques représentées, y compris les plus éloignées de la sienne. En témoignent les nombreux hommages à la suite de sa disparition, en provenance de tous les États membres et de tous les bords politiques.
C’était un Européen de convictions. Issu de la vieille Europe, passionnément italien, c’est-à-dire pétri d’une histoire européenne, il a incarné ce qui nous unit, la démocratie, l’État de droit, les droits de la personne, mais aussi cette culture en partage, à la fois si évidente et si difficile à définir : les Européens, avec leurs spécificités, se reconnaissent partout chez eux au sein de l’Union, du nord au sud, d’est en ouest.
C’était un homme courageux qui a tenu à exercer ses responsabilités jusqu’au bout, malgré la maladie. Sa détermination suffit à forcer l’admiration.
Alors que nous entamons la présidence française du Conseil de l’Union européenne, dans son volet parlementaire, par la réunion à partir de demain au Sénat de la Conférence des organes spécialisés dans les affaires communautaires (Cosac), j’ai souhaité que le Sénat lui rende hommage.