Je crois aussi nécessaire d’accroître le nombre de professionnels de santé convaincus de l’importance du sport et de l’APA dans les parcours de santé et les parcours de soins.
Comme vous l’avez souligné, madame Billon, il n’y a pas toujours de médecin traitant pour tout le monde. En outre, il convient d’avancer simultanément sur les trois sujets : celui des prescripteurs habilités, celui de la structuration de l’accueil des bénéficiaires et celui des personnes encadrant les patients dans ces parcours.
Vous proposez d’ouvrir la prescription aux masseurs-kinésithérapeutes. Ces derniers sont certainement plus nombreux que les médecins à être convaincus des bienfaits du sport. Dans les faits, beaucoup d’entre eux dispensent déjà une activité physique adaptée dans les maisons sport-santé ou dans leurs cabinets.
L’APA est aussi une voie royale de reconversion pour de nombreux sportifs, naturellement convaincus de cette démarche. Permettez-moi, à cet égard, de remercier toutes les écoles de kinés qui accueillent des sportifs de haut niveau dans le cadre de l’insertion professionnelle.
On peut en effet penser que l’ouverture de la primo-prescription aux masseurs-kinésithérapeutes permettra de convaincre davantage de patients de se mettre au sport et de les ramener à meilleure une hygiène de vie.
Olivier Véran et moi-même n’étions pas fermés à cette idée, mais nous avons entendu nombre de professionnels – médecins, kinés, éducateurs sportifs spécialisés, enseignants APA – nous signifier leur envie d’avancer progressivement sur cette question pour ne pas créer d’effet d’aubaine au profit de l’une ou l’autre de ces professions.
Outre M. Savin, de nombreux sénateurs et députés nous ont également fait part de leur préoccupation : être à la fois prescripteur et intervenant pourrait vite entraîner la constitution d’un monopole dans un champ où les besoins sont énormes.
Tous les professionnels concernés doivent montrer leur envie de collaborer et leur motivation afin d’aider le patient à s’inscrire dans un parcours de vie qui va de l’éducation au sport et de la rééducation par le sport jusqu’à une pratique régulière et pérenne.
Au bout du compte, cette pratique doit s’exercer dans une structure spécifique dédiée au sport, accessible chaque jour, et pas dans un cabinet de kinésithérapie. Tel est l’objectif que je poursuis avec les professionnels engagés dans la démarche.
L’article 1er ter B représente une grande avancée en ce qu’il permet le renouvellement et l’adaptation de la prescription par les masseurs-kinésithérapeutes. J’y suis favorable, car cette mesure permettra de montrer la volonté des kinés de valoriser encore davantage l’APA.
Laissons se poursuivre les concertations entre professionnels sur les prochaines évolutions de l’APA, notamment celles concernant l’ouverture de la prescription.
Pour ces raisons, le Gouvernement est défavorable à ces trois amendements.