Intervention de Olivier Cigolotti

Réunion du 19 janvier 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Avenir de la présence française au mali i

Photo de Olivier CigolottiOlivier Cigolotti :

Ma question s’adressait à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

Cela apparaît désormais comme une certitude, les mercenaires de la société privée russe Wagner sont largement déployés au Mali.

J’en veux pour preuve l’accrochage ayant eu lieu voilà quelques jours dans le centre du pays, au sud de Mopti. Opposant éléments djihadistes et membres de ce groupe, il a fait plusieurs victimes.

Les autorités maliennes n’en sont plus à une provocation près. Elles continuent de nier la présence des mercenaires russes dans le pays, allant même jusqu’à remettre en cause le survol de leur territoire par les appareils de transport logistique intervenant au profit de l’opération Barkhane, et ce malgré un accord de coopération datant de 2013.

Lors du sommet d’Accra, voilà une dizaine de jours, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé de sanctions très dures à l’encontre du régime du colonel Goïta, qui propose un report de quatre ans des élections démocratiques.

À la fin de l’année dernière, Paris laissait entendre que le report des élections maliennes prévues le mois prochain, mais surtout l’arrivée du groupe Wagner seraient « inacceptables ».

Force est de constater que nous avons été mis devant le fait accompli.

Avec le redimensionnement de la force Barkhane, se posera également la question de la mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali et le déploiement de la force Takuba.

Neuf ans après le début de l’opération militaire au Sahel, le Mali remet en cause la présence française sur son sol. Plus le temps passe, plus les États contributeurs – européens, en particulier – vont se poser des questions.

Pouvons-nous durablement envisager une présence sur un territoire où nous ne sommes plus les bienvenus ? Dans ces conditions, et à la suite de la réunion à Brest des ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept, quelle position la France et Bruxelles entendent-elles adopter ?

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