Intervention de Michel Savin

Réunion du 19 janvier 2022 à 15h00
Démocratisation du sport — Article 10 bis A

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Je vais apporter quelques éléments de réponse à nos collègues.

Nous ne pouvons pas aujourd’hui définir des durées limitant cette société. Par ailleurs, l’article 10 bis A dispose que les statuts de la société commerciale seront votés par l’assemblée générale de la Fédération française de football (FFF), qui prendra ses responsabilités, et qu’ils soient ensuite validés par le ministre chargé des sports.

Il y a donc deux instances de contrôle : d’une part, la FFF, qui disposera de tous les éléments lui permettant d’analyser les statuts de cette société, qui seront discutés dans le cadre de sa création ; d’autre part, le ministre, qui devra valider ces statuts.

Concernant les arguments de M. Bacchi, celui-ci a raison, mais il y a urgence, car le football professionnel pâtit de la situation issue de l’épisode Mediapro. Les clubs professionnels, qui espéraient que ce nouveau contrat audiovisuel produise de grosses recettes, ont bâti leurs budgets sur cette base.

Nous savons tous ce qui s’est passé. Les clubs se retrouvent aujourd’hui très endettés : leur déficit annuel s’élève à 500 millions d’euros ou à 600 millions d’euros, voire à 800 millions d’euros. Il y a urgence, mais, dans le même temps, et vous avez tout à fait raison, il faut aussi travailler à moyen et à long terme.

Vous étiez nombreux à assister à l’audition du président de la LFP par la commission de la culture. Si ce dernier ne nous a pas donné toutes les réponses que nous espérions, il a annoncé certaines mesures dont je vous ai parlé tout à l’heure, comme la réduction du nombre de clubs, celle du nombre de contrats, ou encore un travail sur l’établissement d’un salary cap. Tout cela prendra du temps, mais il y a une volonté affichée de réguler le système financier du sport professionnel.

Il faut appeler un chat un chat : il y a urgence, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas faire attention et que l’on peut prendre le risque de signer un chèque en blanc. Pour cette raison, nous avons travaillé en lien avec le ministère, la LFP et la FFF pour sécuriser, le mieux possible – je ne dis pas que tout est parfait – la création de cette société commerciale.

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