Monsieur le président, je tiens d’abord à m’associer à l’éloge funèbre que vous avez rendu à notre collègue Olivier Léonhardt.
Monsieur le Premier ministre, en ayant une pensée particulière pour le brigadier Alexandre Martin, décédé le 22 janvier dernier, je veux rendre hommage aux 57 autres militaires français morts au Sahel depuis 2013.
La déliquescence des relations entre la France et le Mali est aujourd’hui plus que préoccupante. L’expulsion de notre ambassadeur, M. Joël Meyer, en est la dernière illustration. Vous ne pouvez pas faire endosser au seul Mali cette dégradation de la situation, tout comme vous ne pouvez revendiquer seul les succès mais mutualiser les échecs. La France est en première ligne. Il faut l’assumer.
Certes, l’instabilité de la région ne relève pas de l’unique responsabilité de la France. Mais le constat est simple : les menaces sont difficilement contenues, la déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest se poursuit. Après le Burkina Faso, c’est aujourd’hui le tour de la Guinée-Bissau.
Le Président de la République n’a pas cessé de fixer des lignes rouges, qui ont toutes été franchies. Force est de constater aujourd’hui que, face à son impuissance, la France n’a plus grand-chose à proposer.
Le Président de la République a choisi de conduire cette politique en solitaire, au point que, dans la situation actuelle, les ministres des affaires étrangères et de la défense naviguent à vue dans l’attente de la parole présidentielle.
Les Français ne peuvent se satisfaire de cette méthode de gouvernance brouillonne. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une information fractionnée, donnée au fil des interviews des ministres concernés : il nous faut des réponses claires sur la stratégie de notre pays aujourd’hui dans cette partie du monde.
Monsieur le Premier ministre, je vous le demande : quand allez-vous associer les Français par la voie de leurs représentants et consulter le Parlement sur notre engagement au Mali pour clarifier la position de la France ? Vous disposez notamment de l’article 50-1 de la Constitution pour cela. Allez-vous vous en servir ?