Les questions d'attractivité sont majeures, car l'Ofpra est composé d'hommes et de femmes qui font toute sa richesse. D'une manière générale, nous n'avons pas, pour les fonctions d'officier de protection instructeur, de difficultés à recruter sous contrat. En revanche, l'attractivité des concours administratifs baisse un peu. La difficulté porte plutôt sur la fidélisation des agents, car la formation est longue, et l'expérience des personnels doit ensuite être transmise aux nouveaux agents. Nous travaillons sur ces enjeux, notamment sur la qualité de vie au travail ou les perspectives de carrière.
Concernant les carrières, beaucoup a été fait pour décloisonner l'Ofpra. Les compétences des agents sont très valorisées à l'extérieur. Le corps des officiers de protection de l'Ofpra a été inclus dans le corps des attachés d'administration de l'État, ce qui favorise la mobilité, qui fonctionne bien. En revanche, il est plus difficile de construire des parcours de carrière, pour des agents qui reviendraient dans l'institution après une expérience ailleurs.
Concernant le dialogue social, depuis ma prise de fonction, il n'y a pas eu de conflit social. J'attache une grande importance à un dialogue social nourri. La quantité de travail est exigeante, les objectifs de délai le sont tout autant. Les agents doivent pouvoir rendre leurs décisions avec toute la qualité souhaitée. Il s'agit de proportionner le temps passé sur un dossier à ses particularités. Le délai de deux mois est un délai moyen : nous devons pouvoir passer moins de temps sur des dossiers, et parfois beaucoup plus, car certains dossiers exigent des instructions longues.
Les interprètes sont recrutés par des marchés de prestataires. Les ressources sont rares, notamment pour certaines langues. Nous devons donc anticiper les besoins pour que nos prestataires puissent eux-mêmes anticiper nos demandes.
Madame Assassi, la DITP, au titre de sa responsabilité pour accompagner les réformes prioritaires du Gouvernement, m'avait fait connaître sa disponibilité. Nous avons réduit de manière très importante le stock de demandes en attente, ce qui est un préalable à toute réduction des délais de traitement. Cependant, cela ne sera pas suffisant pour atteindre nos objectifs ambitieux. Recourir à une mission de conseil permet de nous intéresser au « dernier kilomètre », ce qui implique de modifier certaines méthodes de travail. La réduction du nombre de dossiers implique des transformations de nos méthodes de travail, pour mieux anticiper les demandes. De plus, l'Ofpra a augmenté de 25 % ses effectifs en pleine crise sanitaire. Il semblait important, dans cette période de stabilisation, d'être accompagné pour travailler sur le collectif, qui a été affecté par cette période de crise dans laquelle le télétravail s'est fortement accru. Le travail de l'officier de protection peut également être très solitaire. Nous avons donc favorisé le compagnonnage pour renforcer le collectif de travail. Il est trop tôt pour dresser un bilan. La phase de diagnostic est achevée ; nous cherchons maintenant des solutions. Cette mission suscite des débats, elle est faite pour en susciter et pour nous amener peut-être à interroger nos pratiques. Ce que je souhaite dire, c'est que l'intervention d'un cabinet de conseil via la DITP n'implique pas que ce sont les consultants qui décideront. À l'issue de la mission, les solutions proposées feront l'objet de concertations, en cherchant toujours à préserver à la fois la qualité de vie au travail et la qualité des décisions rendues.
Monsieur Leconte, concernant les réunifications familiales, l'Ofpra atteste de la composition familiale, mais la demande de visa relève du ministère des affaires étrangères. Je n'ai donc pas de chiffres à vous donner. Concernant l'Afghanistan, ce ministère a déployé des moyens supplémentaires dans ses services consulaires pour traiter plus rapidement les demandes, notamment au Pakistan.
Concernant les mouvements secondaires, il est difficile de disposer de chiffres précis. Les personnes « dublinées » représentent environ 30 % des dossiers, mais je n'ai pas de données précises à vous communiquer.
En raison du nombre très important de recours, nous ne pouvons pas être présents systématiquement lors des audiences de la CNDA. Nous choisissons alors les dossiers qui exigent notre présence. Pour les décisions motivées par des questions de respect de l'ordre public, notre présence est systématique.
Enfin, le droit au travail pour les demandeurs d'asile n'est pas complètement inexistant. Quand une décision n'est pas prise dans les six mois, les demandeurs peuvent obtenir une autorisation de travail. D'où l'importance de traiter les dossiers dans un délai cible de deux mois, ce qui rendra cette problématique résiduelle.
Madame Jourda, pouvez-vous préciser votre question sur les difficultés que pourraient rencontrer les personnels féminins??