Les officiers de protection de l'Ofpra sont majoritairement des femmes, mais nous n'avons pas constaté de difficulté particulière. La relation entre l'instructeur et le demandeur est une relation non pas d'autorité, mais de dialogue. Il s'agit de coopérer, donc d'établir une forme de confiance. En cas de comportement inacceptable, nous sommes très vigilants pour apporter une réponse adéquate.
Monsieur Bas, en Guyane, le nombre de demandes d'asile est très important. Traditionnellement d'origine haïtienne, la demande s'est diversifiée. La demande haïtienne représente actuellement 65 % des dossiers. Les nouveaux requérants viennent d'autres pays d'Amérique, et plus récemment de Syrie et Palestine, en transitant par le Brésil. Les flux ont été très variables en 2021 - nous avons connu, par exemple, un pic de demandes au printemps. Quoi qu'il en soit, du point de vue du traitement des demandes d'asile, il n'y a pas de stocks : nous arrivons à traiter les dossiers au moment de leur arrivée, la situation est saine.
Monsieur Marc, le moment fondamental de la demande d'asile est bien l'entretien, qui a pour objet de comprendre le parcours et le profil du demandeur, à partir desquels nous pouvons évaluer les craintes du demandeur d'asile à retourner dans son pays d'origine. Les officiers disposent d'une information très précise sur les pays d'origine, que nous confrontons aux déclarations des demandeurs. Nous interrogeons aussi, le cas échéant, des partenaires extérieurs, par exemple pour les enquêtes administratives de sécurité, ou en interrogeant le fichier Dublin.
Les demandes d'asile à Mayotte viennent à 80 % des Comores ; le reste émane de ressortissants de l'Afrique continentale, principalement de la région des Grands Lacs. Cette dernière demande a diminué au cours de la crise, mais elle pourrait reprendre.
Nous avons organisé six missions foraines à Mayotte - ce chiffre est très important -, et massivement utilisé la visioconférence : nous n'avons plus de stocks de dossiers, et nous traitons, là aussi, les dossiers au fur et à mesure de leur arrivée. Par ailleurs, en vertu d'un décret publié il y a quelques jours, nous allons ouvrir une antenne à Mayotte, ce qui autorise des remises en main propre de documents, facilitant ainsi les procédures.
La question de l'effectivité des décisions de l'Ofpra ne relève pas de son autorité. En revanche, l'Office travaille avec conscience et rigueur, sans être aveugle à ce qui se passe par la suite. Notre responsabilité est de bien communiquer les décisions aux préfectures, en temps réel, pour qu'elles en tirent les conséquences en matière de séjour et d'éloignement.