Monsieur le président-directeur général, Bernard Roman a émis devant notre commission un avis critique sur le futur contrat de performance qui liera SNCF Réseau et l'État jusqu'en 2030. Il parle d'une « occasion manquée » et déplore le manque d'ambition industrielle et volontariste. SNCF Réseau prévoit de consacrer 200 000 euros par kilomètre, soit un niveau similaire à celui des cinq dernières années. À titre de comparaison, l'Allemagne consacre à l'entretien de son réseau 270 000 euros par kilomètre et prévoit une augmentation de 50 % de ses moyens. Un audit de 2016 évaluait à 3,4 milliards d'euros les besoins pour l'entretien et l'amélioration du réseau français. Or, le contrat de performance prévoit 2,8 milliards d'euros uniquement pour le réseau structurant. L'entretien des lignes des lignes structurantes régionales et de desserte fine est donc laissé aux régions et à l'État, comme le permet la loi « 3DS ».
Enfin, pour réduire la masse salariale, la SNCF multiplie le recours à la sous-traitance. Or, nombre de sous-traitants ne connaissent pas le métier. Les agents soulignent que la connaissance de la totalité du réseau est très importante pour assurer la sécurité. Le développement massif de la sous-traitance entraîne un transfert de risques vers des salariés moins bien formés et moins bien protégés.