Unité, disais-je, mais également fermeté. Je pense aux sanctions massives qui ont été adoptées, sur lesquelles Olivier Dussopt aura l’occasion de revenir. Ces sanctions sont les plus dures que nous ayons jamais prises, à la hauteur d’actes purement illégaux, injustifiables et irresponsables.
Cette fermeté se traduit également dans les enceintes internationales. Ainsi, dès vendredi dernier au Conseil de sécurité des Nations unies, nous avons isolé la Russie, puisqu’elle a été le seul État à voter contre la résolution que nous avons portée avec 82 autres États. Demain, à l’Assemblée générale des Nations unies, le sujet reviendra. Sans nul doute, le prochain vote témoignera d’une adhésion plus large encore à notre position. Et je n’évoque pas la suspension des droits de représentation de la Russie au Conseil de l’Europe.
Claude Malhuret a évoqué le nécessaire retour de la puissance de l’Europe. En l’occurrence, l’unité a été au rendez-vous. Depuis déjà plusieurs années, l’Europe a ouvert les yeux sur la dureté du monde. Elle est sortie, à mon avis, du temps de l’innocence, du temps de la naïveté, pour reprendre les termes de M. Cambon. Elle affirme désormais sa souveraineté, retrouvant sa capacité à jouer tout son rôle dans une nouvelle architecture rééquilibrée et renforcée.
Vous le savez, depuis 2017, le Président de la République s’est employé à accélérer cette prise de conscience collective.
Mesdames, messieurs les sénateurs, c’est un moment d’épreuve pour le peuple ukrainien, pour les Européens et leurs alliés, mais aussi pour notre nation. M. le Premier ministre l’a dit, cette guerre durera et aura des conséquences dans nos vies. Sous son autorité, le Gouvernement s’y prépare.
Mais je suis convaincu d’une chose : dans un monde lourd de menaces et de bouleversements, nous avons su faire face voilà quelques années, sans jamais perdre de vue les valeurs universelles de notre République, au choc des attentats terroristes sur notre sol. Nous avons également su faire face, avec civisme, au choc sanitaire.
Nous saurons faire face, dans la solidarité et la détermination, au choc du retour de la guerre en Europe. Je n’en doute pas un instant, au regard de notre débat dans cet hémicycle.