Votre rapport montre que l'on doit s'attendre à la création de 1,8 million d'emplois pour des diplômés de l'enseignement supérieur. Cela va à rebours d'un discours ambiant selon lequel il n'y aurait pas besoin de faire des études pour réussir : que plus que jamais l'école, mécanisme d'égalité sociale, joue un rôle essentiel dans la réussite.
Derrière les chiffres, il y a des femmes et des hommes. Êtes-vous capables d'appréhender, dans vos projections, la réalité humaine du vécu au travail ?
Vous avec pris l'exemple des ingénieurs informatique, sans doute l'un des métiers les plus précaires en entreprise : peut-on faire des comparaisons avec certaines professions autrefois jugées mal payées ou peu qualifiées, comme celle d'ouvrier, et qui pourtant offrent aujourd'hui une meilleure sécurité, tandis que d'autres à bac + 2 ou bac + 3 semblent plus précaires, et donc moins attrayantes ?
De même, en Auvergne-Rhône-Alpes, à Riom par exemple, on assiste à une relocalisation des métiers du cuir, qui appartiennent à la filière du luxe, et bénéficient d'une convention collective plutôt avantageuse. Les difficultés de recrutement semblent moindres que dans d'autres filières.
Enfin, chaque candidat à l'élection présidentielle affiche sa volonté de réindustrialiser la France : tenez-vous compte de ces éléments dans vos modélisations ?